Par Daniel Albert, ancien statisticien-en-chef de la Licum
Les statistiques d’impro au Nouveau-Brunswick ont grandement évolué depuis le début, en particulier dans la Licum, mais ailleurs à mesure que les façons de faire ont été transplantées dans les tournois d’écoles secondaires.
Dans le bon vieux temps, les statistiques étaient basées sur la moyenne d’un joueur. Cela veut dire que la formule ne représentait que le rapport d’impros gagnées divisé par les impros jouées. Cette manière de calculer les statistiques est facile, mais ne donne pas une valeur fiable de l’utilité véritable d’un joueur. Pourquoi? Eh bien, si un joueur joue 2 impros et les gagne, il a une moyenne de 100% mais si un autre joueur en joue 20 et en gagne 10, il n’a que 50%. Celui qui a joué 20 impros est certainement plus utile à son équipe que celui qui n’en a joué que 2!
André « Dédé » Paulin devient statisticien de la Licum en 1995 et pour résoudre ce problème, il crée une nouvelle façon de calculer les statistiques. Il appela ceci « l’apport » et le calcule comme ceci :
Apport : IG – IP – P/3, où
IG = Impros Gagnées
IP = Impros Perdues
P = Punitions
(donc : Impros gagnées moins Impros perdues moins un tiers des Punitions)
Cet apport est facile à calculer, mais reste problématique. Par exemple, un joueur qui joue beaucoup et gagne 50% de ses impros, a un apport de zéro (s’il n’avait aucune punition!). Un joueur qui ne joue pas beaucoup, par contre, peut dépasser les autres très facilement, car l’apport ainsi calculé augmente ou diminue proportionnellement au nombre d’impros jouées. Un joueur qui a joué 20 impros et gagné 25% de celles-ci, par exemple, aurait un apport maximal de -10, mais celui qui en a joué 100 avec la même moyenne n’aurait pas plus que -50!!! Qui est plus utile à son l’équipe pourtant?
Ma solution à l’époque et celle qui est encore utilisée aujourd’hui : L’apport justifié.
Apport justifié: [(IG²/)/IT] – [(IG²)P/(IT²)]
où IT = Impro Totales
L’apport ci-dessus est beaucoup plus complexe, mais il s’agit (en résumé) de multiplier la moyenne de chaque joueur par le nombre d’impros gagnées (le « mérité » de chacune de ces impros) diminué par cette valeur et multiplié par le nombre de punitions par impro. Les apports de tous les joueurs augmentent ainsi constamment (à quelques exceptions près) et n’atteindront jamais le sub-zéro à moins que le joueur ait plus de punitions que d’impros jouées (ouf!).
L’équation peut sembler compliquée, mais aujourd’hui, les statisticiens utilisent un simple document Excel pour donner l’apport de façon automatique. Cependant, souvenez-vous que l’impro est un jeu entièrement subjectif et que bien que l’apport est utile à la détermination de prix, etc., il ne peut représenter le véritable apport des joueurs (utilité en caucus, importance du rôle joué dans chaque improvisation, qualité relative des impros, habiletés en catégories, etc.).
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[…] ferai pas la couverture du système de calcul d’apport puisque ces informations sont disponibles ailleurs. Mon but est plutôt de vous donner quelques conseils qui sauront rendre votre tâche plus facile […]
[…] jouées, gagnées et perdues, et les punitions. La formule est amplement discutée ICI. S’il y a une égalité, on utilise les informations suivantes pour remettre le prix […]
[…] qu’est l’apport, vous pouvez consulter l’explication de son créateur, Daniel Albert : Origines de l’apport. J’en parle aussi longuement dans mon analyse […]