La comparée : Une vitrine pour les équipes

Par Michel M. Albert

En mixte, les deux équipes jouent ensemble; en comparée, une après l’autre. C’est un défi différent, mais plus que cela, la comparée est une véritable vitrine, ou comme on le dit en anglais, un showcase, pour chacune des équipes, une chance de montrer leurs styles respectifs sans le besoin de le marier à ce qu’une autre équipe essaie de faire.

La mixte est un compromis. On a peut-être une idée, une vision de l’impro, un style que l’on veut explorer, mais la collaboration du joueur de l’autre équipe n’est pas assurée. On doit souvent abandonner son propre style, ou du moins le contenir, pour se plier aux besoins de la mixte. Certaines idées ne se font pas du tout, trop complexe, conceptuelles ou techniquement rudes pour tenter en mixte.

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Et donc, c’est la comparée qui se veut la manifestation la plus pure de ce qu’est l’équipe. Dans une comparée, on devrait reconnaître le style de l’équipe, ses intérêts, ses fantasmes de joueurs, et une démonstration de ses habiletés les plus fines, sans l’intrusion obligatoire de cet « autre » joueur, caucus, etc.

Le conseil à faire aux joueurs, donc, est que l’on doit utiliser cette opportunité. Évitez ce qui ressemble à une mixte – la rencontre entre deux personnages au milieu de l’arène – et concentrez-vous sur le cachet unique de votre équipe. Êtes-vous d’incroyables mimes? De volubiles verbo-moteurs? Des dramatiqueux qui veulent créer un moment touchant? Des patenteux qui brisent les règles de la scène pour créer de nouveaux effets? La comparée vous donne la chance de le montrer, et le public, souvent, vous décrira en termes de ce que vous faites en comparée.

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Le conseil à faire aux arbitres, c’est d’assurer ces vitrines. Dans un match de deux périodes, 3 comparées sont habituellement offertes sur 8 improvisations. On trouvera fréquemment une de celles-ci condamnée à une catégorie, ou à un monologue forcé (un par équipe), ou à une courte durée (1 minute ou 30 secondes). Le « ou » ici est important. Un match qui sacrifie toutes ses comparées à ces contraintes ne permet tout simplement pas aux équipes de « jouer leur jeu » et de montrer de quoi elles sont faites, ce qui devient encore plus frustrant quand les catégories ou durées imposées ne concordent pas avec le style de jeu inné de l’équipe.

Reconnaître ce à quoi sert la comparée aide l’arbitre à bien balancer son barillet de thèmes, et aux équipes à faire leur nom et à montrer leur couleur distincte.

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