Par Michel M. Albert
C’est le début de l’année scolaire/universitaire, les ligues et équipes commencent à s’organiser pour lancer une nouvelle saison et en donner plein la vue à un public renouvelé.
Que l’on les appelle camps d’entraînement ou auditions, des entraîneurs et des capitaines sont à la veille de choisir leurs équipes. Que d’ongles mâchouillés à attendre l’appel et ou le courriel qui nous dira si on a fait la cut. Et bien sûr, il y a la possibilité de ne pas être choisi, d’un cœur brisé, d’une année sans impro…

Mais – et ceci je le dis autant aux organisateurs qu’aux joueurs rejetés – ce n’est qu’une opportunité pour se joindre à la ligue à titre d’officiel. On pourrait ici nommer un nombre important et surprenant de joueurs très forts aujourd’hui qui ont suivi ce parcours, c’est-à-dire de prendre son mal en patience, d’amener ses talents aux postes de juges de ligne, DJ, MC, statisticien, ou même de s’occuper de la petite caisse à la porte, de la technique… de se rendre un membre utile de la ligue sans pourtant être JOUEUR. Certains ont même redéfini ces rôles, sont devenus des favoris du public sans jamais endosser un jersey d’équipe.
La vérité, c’est que si vous aimez l’impro autant que vous le prétendez – un commentaire fréquent chez les joueurs à l’essai, qu’ils soient choisis ou non – vous voudrez vous impliquer dans un rôle qui aura été votre deuxième ou troisième choix. Et en se faisant, vous verrez beaucoup plus d’impro, participerez à des discussions avec les autres membres, et aux prochaines auditions, vous aurez, comme par magie, GRANDI dans votre impro. En plus, les capitaines vous connaissent, ont déjà plus envie de jouer avec vous, ont vu vos talents et votre humour dans d’autres rôles, pris en compte votre compréhension du jeu (qu’on ne détecte pas facilement en audition), et qui sait, voudrons peut-être vous récompenser pour votre travail et votre persévérance. En d’autres mots, ce n’est que partie remise, et l’année suivante, le semestre suivant, des fois parce que des joueurs quittent très tôt, la SEMAINE suivante, on a besoin de quelqu’un et vous être drette là!

Et organisateurs, reste encore que vous offriez cette opportunité! Quand je vois des ligues tourner du monde de bord aux auditions, mais se retrouver sans juges de ligne ou autres postes de soutien, je trouve cela désolant. Combien des joueurs rejetés auraient pu être bénéfiques pour la ligue, y amener, au minimum, le propre public au lieu de partir avec vers une autre activité? Comme spectateur, il manque un aspect important de décorum au spectacle quand ces places sont vides. Comme joueur, ça peut m’offusquer de me faire demander à la dernière minute de remplir ce rôle pour lequel il n’y a pas de constance. C’est pourtant facile à réparer.
Le joueur qui ne fait pas d’équipe DOIT être appelé à contribuer quand même, à s’intégrer à la COMMUNAUTÉ qui se forme autour d’une ligue ou d’un comité d’improvisation. Une communauté inclusive (plutôt qu’une CLIQUE, une accusation qui revient souvent, parfois sans fondement, mais si le chapeau fait…) créera un meilleur spectacle, remplira les trous qui se forment invariablement pendant une saison, et développera un sentiment d’appartenance qui ouvrira des portes autant dans l’immédiat que dans l’avenir (vous aurez besoins de bons contacts dans votre vie, croyez-moi).
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