Entraîneur et arbitre

Par Michel M. Albert

Pendant des années, j’ai été entraîneur de l’équipe-étoile de l’Université de Moncton-Campus Moncton, et généralement aussi arbitre en chef de la ligue de laquelle cette équipe émanait.

Utile?

Oui. Je dirais même qu’avoir l’opportunité d’arbitrer les joueurs que l’on entraîne sur une base régulière est essentiel au bon travail d’entraîneur.

12994443_1009186792489118_6436153421969460335_n

Le travail entamé en atelier a donc un suivi dans l’arène, devant public. En tant qu’arbitre, l’entraîneur peut, entre autres, garder ses joueurs honnêtes en les punissant sur leurs béquilles et problèmes soulevés en atelier. L’arbitre-entraîneur peut SUIVRE ses joueurs, les garder sur le droit chemin de l’évolution qu’il essaie de leur faire faire.

Mais il n’y a pas que du renforcement négatif! L’arbitre-entraîneur peut aussi mettre en valeur les acquis de la semaine sur scène. Donc si on vient de travailler une catégorie, il va de soit que cette catégorie fasse partie du prochain match, pendant que l’atelier est frais dans la tête des joueurs. Encore plus si un des improvisateurs a connu un déblocage important en atelier. Si on vient de travailler des styles, l’arbitre-entraîneur peut offrir des thèmes qui portent à ceux-ci. Si on a exploré les à la manière de d’un tournoi à venir, on devrait en faire une devant public avant d’en oublier les détails. On montre donc au public le progrès que l’on a fait.

Parce qu’après tout, ce que l’arbitre-entraîneur veut de ses joueurs, c’est qu’ils jouent dans leur ligue (ou leur heure de dîner, etc.) comme ils joueront au tournoi. Et maintenir ce calibre, ça les faire paraître BIEN.

18199302_1423721757702284_4933060117457236077_n

Pour l’arbitre-entraîneur lui-même, participer autant à la ligue qu’à son équipe le rend mieux investi non seulement dans les joueurs qu’il forme dans le moment, mais dans les joueurs qui formeront sa relève dans les années à venir. En tant qu’entraîneur, il travaille avec 6-8 joueurs. En tant qu’arbitre, il participe à la formation de chaque joueur de la ligue. Sème des graines aujourd’hui qu’il pourra récolter demain.

Et bien que l’on peut analyser le jeu comme membre du public, beaucoup d’improvisateurs se disent distraits quand ils se font spectateurs. On s’assoie avec des amis, on jase, on manque des bouts. On ne joue pas le « juge de salle » avec un cartable de notes. Mais si on est sur scène, on est concentré, on fait partie du spectacle, on pense au jeu constamment. C’est mieux pour ramener des constatation au prochain atelier.

Personnellement, je ne peux dissocier les deux rôles, car les deux ont une fonction foncièrement pédagogique. Ça fait juste du sens.

Vous voulez écrire un article? Communiquez avec nous à improvisationnb@gmail.com!

Laisser un commentaire