Par Martin Savoie
De quoi ça aurait l’air, une ville composée uniquement d’improvisateurs, qui vivent comme des improvisateurs?
Je me suis surpris à me poser cette question-là à quelques reprises avec plusieurs personnes, et je dois avouer que le jeu du “et si…” dans lequel on insère des improvisateurs, ça peut être assez divertissant. Ça ne prend vraiment pas beaucoup de temps avant que les facéties ressortent et qu’on réussit à construire quelque chose d’assez fou merci. À travers les discussions, les idées qu’on se lançait, j’ai décidé de prendre le tout et d’essayer d’imaginer de quoi aurait vraiment l’air la métropole de l’impro : IMPROCITÉ!

Alors voici, pour vous, de quoi aurait l’air une journée dans une ville pour et par les improvisateurs…
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Bienvenue à Improcité, la ville pour et par les improvisateurs!
Il est grand temps de se lever et de se préparer pour aller au travail. On enfile le chandail de notre équipe de travail et on se dépêche. Il est important d’arriver à l’heure, sinon notre patron… Euh, notre coach, ne sera pas content. Et si l’on peut éviter d’être congédié pour retard de jeu, ce sera ça.
En passant devant l’école, qu’est-ce qu’on entend? “Love Shack”, chanson qui joue en boucle chaque fois qu’un autobus ouvre ses portes. Cette chanson est rapidement suivie par “Acceptable in the 80’s” en guise de cloche, signe que les cours vont bientôt commencer. On arrête y déposer notre sauce spaghetti, plat officiel de la cafétéria, un jour sur deux. Mais avant d’aller manger, les élèves apprendront des éléments importants, comme comment calculer un apport sans fiche Excel. C’est d’ailleurs le nouvel examen que propose la ministre Isabel Goguen pour qu’un étudiant puisse poursuivre des études en imprologie.
Devant la bibliothèque Michel-M.-Albert, on croise notre maire, ou plutôt notre ombudsman, Cyrille Simard. Il habite encore à Edmundston, mais lorsqu’il n’est pas dans les parages, il dirige la ville à distance via Twitter et ne manque pas de fournir la ville en ployes et guedilles au homard lors du Festival Edmundstuck. Il parle avec deux policiers, vêtus de leurs uniformes rayés et armés de leurs gazous, prêts à faire régner la loi et l’ordre.

Puis, vient le temps d’arrêter prendre un café. Ici, le prix varie entre 25 sous et 2000$, selon ce que le client a dans ses poches à ce moment-là. Le format dudit café peut aussi varier, mais ses effets sont indéniables.
Et finalement, on arrive au travail. On fait bien attention que notre équipe de travail comporte au moins 2 personnes qui s’identifient à chaque genre, sinon quoi notre patron… Euh, notre coach, pourrait recevoir une contravention pour procédure illégale. On est une entreprise qui fait pas mal de tout, comme chaque commerce de la ville d’ailleurs…
Après notre quart de travail, tout ce qu’on a le goût de faire, c’est de rentrer chez nous, question de se changer et aller manger. C’est le jour du souper libre, donc on peut en profiter et aller manger avec nos collègues dans les restaurants, plutôt que de manger du spaghetti (plat officiel de l’école ET de la ville au grand complet comme vous pouvez le constater) dans une grande salle commune avec les autres citoyens.

Le soir, c’est le temps de s’amuser. Selon les jours, plusieurs options peuvent s’offrir à nous. Les plus fêtards iront en discothèque où DJ Nath fera jouer les plus grands hits entre les coups de sifflets, ou on peut se rendre voir les matches étoiles qui se déroulent dans les multiples amphithéâtres de la ville. Une fois le plaisir terminé, on se rend à la maison, on déroule notre sac de couchage, gonfle notre matelas et on s’endort.
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Comme vous pouvez le voir, on aurait quand même pas mal de plaisir dans une ville composée entièrement d’improvisateurs. On aurait notre claque des pâtes, mais c’est un mince sacrifice pour vivre une belle vie du genre.
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T’as oublié de parler des pauses-cafés : où tout le monde va dans un coin et s’accroupi pour arrêter de travailler.