Par Elyse Hamel
En improvisation, on peut dire que chaque instant compte. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on pense au début des improvisations. Alors qu’on tente de lancer le public dans un monde nouveau, on gagne à maximiser chaque seconde à notre disposition.
Le début de l’improvisation sert à mettre le ton, à faire découvrir la situation dans laquelle on se trouve. Trop souvent, on voit des improvisateurs se dévisager, en flottant dans une espèce de néant non-défini, en se disant des phrases vides de sens sans conviction. Ces improvisateurs viennent de perdre leur temps et celui du public.

Ce n’est pas long, 15 secondes, mais c’est amplement de temps pour nourrir l’improvisation qu’on s’apprête à jouer. Premièrement, pensez à votre façon de bouger : vous pouvez facilement indiquer au public si vous êtes vieux ou jeune, souple ou blessé, rustre ou délicat. Puis, la voix suit : est-ce qu’elle va avec votre personnage ou est-ce qu’elle offre un contraste intéressant? Mais aussi, quelle émotion la teinte? Surtout, il ne faudrait pas oublier l’autre personnage – notamment en mixte. Comment se défini votre relation? Être vous heureux d’être à ses côtés? Est-ce que vous vous connaissez? Enfin, où vous retrouvez-vous? Êtes-vous confortable à cet endroit ou est-ce que vous préféreriez être ailleurs? Vous pouvez démontrer l’ensemble de ces informations en très peu de temps.
Pourquoi est-ce si important de prendre la peine d’offrir toute cette information au public? Parce qu’il VEUT la voir. Il VEUT comprendre qui vous êtes et ce que vous faites. La magie de l’improvisation, c’est que vous allez le découvrir ensemble, en même temps. Mais s’il n’y a rien à découvrir, si on évite de trop se définir, on enlève la joie de percer le mystère ensemble.

Les 15 premières secondes de l’improvisation sont cruciales, parce qu’elles permettent de piquer l’intérêt du public, de l’engager, et de lui permettre de voir ce qui est intéressant dans la situation que vous êtes en train de créer. Si on n’a que 3 minutes pour raconter une histoire, autant tirer avantage de chaque seconde qui nous est offerte.
Qu’arrive-t-il à ceux qui ne se posent pas ces questions fondamentales sur les débuts d’improvisation? Un improvisateur qui néglige l’importance de l’information qu’il transmet fini par ne pas transmettre grand chose, et nous donne un aperçu de ce à quoi on aurait pu s’attendre si la fameuse Martine des livres pour enfants avait été improvisatrice. Bien des lieux, mais rien d’autre.
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