Par Fred Melanson

On dit souvent que tout a déjà été fait. C’est vrai, mais on devrait toujours ajouter « sauf par toi » à la fin, puisque chacun d’entre nous peut apporter une touche différente à n’importe quelle histoire. En gardant ceci en tête, il est possible de diviser toutes les improvisations en 3 catégories distinctes; les impros de style, de situation et de personnage.

Les improvisations stylées sont des impros où le style (ou la forme) est mis à l’avant plan. Dans ces impros, les personnages et la situation ne sont pas le centre d’intérêt, mais servent uniquement à pousser le style plus loin. Un exemple qui vient en tête est une impro où l’équipe avait décidé d’inverser la verticale et l’horizontal, c’est-à-dire que quand les joueurs étaient debout dans l’arène, cela voulait dire qu’ils étaient couchés dans l’impro et vice versa. Comment quelqu’un s’assoit dans ce monde-là? Comment on marche? Est-ce qu’on peut faire du saut en parachute? L’impro devient une exploration d’un nouveau monde, et c’est ça qui est intéressant, plus que l’histoire ou les personnages.

Les improvisations de personnage sont des impros qui sont au service du personnage principal. Le personnage subit la situation et le style. C’est l’évolution du personnage à travers l’impro et ses réactions aux événements qui l’entourent qui nous intéressent. Une impro qui vient en tête est une musicale où les joueurs étaient une mère baleine et son enfant qui s’étaient séparés. Chaque intervention venait rajouter à l’expérience que ceux-ci vivaient. L’impro peut avoir des péripéties, mais ce qui nous importe en tant que public, c’est comment celles-ci vont affecter le personnage et comment le tout va se terminer pour lui.

Les improvisations de situation sont des impros qui mettent en valeur des péripéties et des endroits. Dans celles-ci, le style n’a rien de surprenant et les personnages sont plutôt « normaux ». Ce genre d’impro représente une grande majorité des improvisations. Ce sont les voyages en montgolfière, les explorations de grottes, les histoires de vacances, etc. Ce qui est intéressant, c’est l’histoire. On cherche un début, un milieu et une fin. Une situation peut aussi être simple, comme une impro où deux travailleurs dans un oranger vivent un premier contact avec de la neige. Les personnages étaient secondaires et le style n’était pas plus spécial qu’un autre, mais c’était une situation unique.

 

C’est important de comprendre quel genre d’impro est en train de se dérouler et d’apporter ce qu’elle a besoin. Si on joue une impro stylée, l’important n’est pas d’apporter un personnage nuancé ou une situation complexe. Si on joue une impro de situation, on doit apporter des éléments qui aident à enrichir l’endroit où l’histoire au lieu de créer des personnages loufoques et excentriques. Si c’est une impro de personnage, on doit mettre le personnage principal en valeur au lieu d’apporter des points d’intrigue supplémentaires et des éléments de style.

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