Par Michel M. Albert
Bien que certains signes d’arbitre sont faciles à se rappeler – le point dans la main de la rudesse, ou le carton mimée du non-respect du thème – certains autres continuent de mystifier les arbitres en herbe parce qu’ils semblent aléatoires, non intuitifs.
Mais non, il y a une raison derrière chacun. Si vous la saviez, peut-être que le signe vous ferait du sens et vous n’auriez plus tendance à l’oublier dans le feu de l’action. Parlons donc des trois pires…
Le manque d’écoute
Signe : La main sur le poignet

La joke, c’est que notre oreille est sur notre poignet. Duh. Mais pour être sérieux quelques secondes, on devrait parler d’écoute en impro. Il y a une grosse différence entre entendre et écouter, et bien qu’on peut être dans une improvisation et entendre ce qui se passe, ça ne veut pas dire qu’on écoute. Au-delà du bruit – le dialogue, les sons, les rires du public – si on se ferme les yeux et qu’on écoute vraiment, on entendra ce qui se passe l’intérieur de l’impro, et à l’intérieur de soi. Là où sont les idées, là où on s’en va. On entendra notre battement de cœur, quoi! C’est comme ça qu’on tâte de pouls de l’impro, notre pouls! Et où peut-on prendre le pouls sur le corps humain? Effectivement, vous l’avez, au poignet.
Le cliché
Signe : La main la cheville

Une tape sur la cheville ou le pied peut sembler particulièrement absurde comme signe, et pas tout à fait facile à accomplir dans un coin de bande. Il faut se lever, presque faire un saut. Il y a le bruit de la tape. C’est distrayant. Comme un cliché. Un cliché distrait de l’esprit de l’improvisation en jouant sur les souvenirs du public pour l’humour de quelqu’un d’autre. On sort de l’impro (comme du coin) pour faire une référence qui n’a pas sa place. C’est dérangeant au milieu d’une impro comme un arbitre qui se lève subitement avant la fin. Et c’est du facile, de la triche, c’est un coup bas. Donc le signe se fait vers le bas du corps. Le cabotinage est représenté par un pied de nez, mais le cliché est souvent cabotin aussi, donc au moins un pied, si pas un nez.
La procédure illégale
Signe : Deux coup de karaté sur le bras

On peut donner procédure illégale pour bien des raisons – parler sur le banc pendant la comparée de l’autre équipe, être hors-jeu, interférer avec la mise au jeu, etc. – l’important, c’est que ce sont là des problèmes au déroulement de l’impro-match, pas des improvisations comme telles (en d’autres mots, ça ne brise pas l’histoire racontée). Le bras de l’arbitre, ici, est le match. En hachant sont bras par deux fois, il signalise qu’il y a eu un bris momentané, une interruption réglementaire, dans le cours de ce match. On peut aussi y voir une image des bandes (du côté, celle de gauche puis celle de droite) pour représenter l’espace de jeu propre à l’impro-match.
Alors voilà. Une fois qu’on connaît l’histoire derrière le signe, ça devient naturel, n’est-ce pas?
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