Par Michel M. Albert
Dans l’optique que plusieurs joueurs ont peur des catégories (ou de certaines catégories), cet article pourrait s’avérer le premier d’une série. Parce que n’importe quel joueur devrait pouvoir au moins se débrouiller dans chacune des catégories. Que celles-ci lui semblent impossibles n’est pas une question, à mon avis, de ne pas avoir les talents nécessaires pour les réussir. Plutôt, je crois que les joueurs se convainquent qu’il n’y a qu’une façon d’aborder la catégorie, et que c’est quelque chose qui leur est particulièrement difficile, ou qui ne les intéresse pas.
Sortez de la boîte que vous avez créée pour vous-même, et trouvez une façon d’aborder les catégories qui est propre à vos intérêts et habiletés.
Je commence avec la sans sons, une catégorie qui est souvent laissée aux « joueurs physiques », et que d’autres trouvent plate. On ne sait jamais ce qui se passe, c’est confus, c’est lourd, etc. Ben, seulement si vous l’abordez toujours de la même façon qui ne vous va pas! Explorons…

La sans sons traditionnelle
Traite l’impro comme une libre, sauf sans dialogue ni bruit. On tente une histoire avec des personnages, etc. Si certains joueurs ne s’y sentent pas en sécurité, c’est que leur mime n’est pas assez fin pour rendre leurs gestes complètement compréhensibles, ou qu’ils trouvent difficile le travail d’écoute que le scénario requiert. Et en mixte, on sera peut-être obligé de prendre cette route, faute de consultation avec le joueur de l’autre équipe.
Mais en comparée (et une fois de temps en temps en mixte)…
La tranche de vie
Une impro qui nous montre une routine de la vie de tous les jours – se faire couler un bain, cuisiner, le matin devant le miroir – ne se concentre pas sur l’histoire, et pourtant, ça marche avec le public. Le joueur peut se concentrer sur son mime, sur reproduire les mouvements qu’il pose dans la vie, et le public, lui, se voit là-dedans. Les spectateurs jasent après de comment ils font du spaghetti, quels détails étaient à point, ce qui manquait.
Expressions seulement
« Sans sons » n’est pas « avec mouvement », donc il y aussi la possibilité de tout jouer sur le visage, bien que l’impro n’a pas grand mouvement corporel. Ici, la transmission d’émotion est importante, la réaction du personnage. Certains moments dans nos vies sont silencieux de nature – à l’arrêt d’autobus, la salle d’attente, la awkward date – et peuvent être minés pour des impros intéressantes et même drôles.

La danse interprétative / mime / clown
Nous avons assez d’improvisateurs avec une formation théâtrale qui ont des éléments d’expression corporelle pour suggérer ceci aussi. La sans sons passe au symbolique et le thème est abordé par le pur mouvement, que ce soit de la danse, une image (la boîte de verre des mimes, par exemple), ou du jeu physique exagéré et du slapstick.
Quelques exemples seulement. On pourrait aussi adapter les ateliers de tableau, ajoutant des joueurs dans une semi-fixe à travers une impro. Ou jouer avec le slow motion. Ou faire le portrait d’un personnage dans un moment intime (la personne qui perd ses clés dans un centre d’achat et panique – une bonne occasion de faire de l’observation de gens dans un endroit public pour trouver des idées).

Tout ça pour dire, si vous avez de la difficulté avec la sans sons traditionnelle, prenez un chemin différent. Bon pour vous, et bon pour le spectacle en termes de variété. Peut-être y prendrez-vous enfin goût!
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Pet peeve de reffing, mais que je suis probablement coupable aussi. Toujours mettre ces catégorie « difficile » en mixte pour en débarrasser d’eux. SVP! Plus de mimé, sans-sons, sans-limites, ect… en comparer!