Par Michel M. Albert
Pour continuer la séquence d’articles inspirés par les Olympiques, j’aimerais parler de mon édition préférée, soit les jeux d’hiver 1988 à Calgary. Pourquoi? Parce que c’était la dernière fois qu’on laissait de véritables amateurs participer. Après ceux-ci, pour donner plus de légitimité aux Jeux, on a changé les règlements de qualification (du moins de certaines compétitions) pour éviter ce qui est en fait mes histoires préférées de ces jeux, les deux portées au cinéma : Celle de l’équipe de bobsleigh de la Jamaïque (Cool Runnings) et celle de Eddie « The Eagle » Edwards en saut à ski (Eddie the Eagle). Ce que les deux ont en commun, c’est que non seulement personne ne pensait que ces athlètes allaient gagner (et ils n’ont même pas passé proche), mais aussi qu’ils ne devraient même pas participer. Et pourtant, ce sont là de beaux exemples d’esprit sportif, de persévérance, et de comment le public s’amourache de ces petites histoires de courage sportif.

En impro non plus, les petites équipes de débutants ne sont pas favorisées, mais elles ont tout à gagner à participer à des compétitions avec les « gros canons » du jeu. D’une part, c’est en côtoyant de meilleurs athlètes qu’on s’améliore. On comprend des choses à les voir jouer, il y a un déclic qui peut se faire quand on se retrouve sur la glace avec eux. D’une autre, vivre l’expérience de tournoi, sans attentes par rapport au classement, crée tout de mêmes des amitiés, des rivalités, des anecdotes à raconter plus tard.
Et puis, il y a le public qui suit la compétition comme une histoire dans laquelle vous êtes un personnage. Il remarque quand vous vous améliorez d’un match à l’autre. Il affectionne votre style bien de chez vous, votre accent, votre bonne humeur, et votre courage d’aller contre les grosses équipes. Et comme au cinéma, il aime les histoires de « underdogs », de petites équipes qui triomphent en grand (l’Île-du-Prince-Édouard qui remporte la Jeux de l’Acadie, par exemple, ou une équipe acadienne qui gagne la Coupe universitaire en territoire québécois) et en plus petit (i.e. la première fois qu’une équipe se qualifie pour la Gougoune).

Le public aime et VEUT ces surprises. La grosse équipe favorisée qui gagne, ben, y’a pas grand-chose de surprenant là-dedans. La petite équipe qui ne s’attend pas elle-même de bien faire, ça, c’est excitant.
Donc la leçon, si vous êtes dans une petite équipe, c’est de dire OUI à l’invitation d’aller à un tournoi. Ne vous cachez pas derrière de vieilles excuses comme « On est pas assez bon » et « On est pas prêt ». Si on était prêt, ce ne serait pas de l’improvisation. Venez vivre le moment, comme des Olympiens. Bien qu’on aime compter les médailles à tous les deux ans, à la fin de la journée, ce ne sont pas seulement les histoires des gagnants que l’on veut raconter, mais celles de ceux qui ont eu le courage de participer malgré des défis insurmontables.
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