Par Michel M. Albert
Même chez ceux et celles qui ne suivent pas les compétitions sportives des Jeux Olympiques, on voit souvent tout de même un intérêt dans la cérémonie d’ouverture, une grosse production, visuellement intéressante et mettant en vedette des athlètes, des artistes, et parfois même James Bond.
En impro, ce n’est pas tellement vrai.
Quand un tournoi impose une cérémonie d’ouverture, cette dernière crée souvent un moment gauche qui cherche à impliquer toutes les équipes, parfois à leurs dépends. Et puis, toutes les équipes n’arrivent pas à temps pour une véritable ouverture, donc on la place à la fin des matchs du premier soir, quand tout le monde veut aller socialiser ou préparer son dortoir. Pire, les accessoires et éléments de costume qui sont parfois requis nécessitent une pause entre ce dernier match et la cérémonie, ce qui détruit le momentum de la soirée, et s’assure que le public aura quitté les lieux de toute façon.

L’équipe hôtesse ne réalise pas que c’est une imposition, j’en suis certain, mais ce l’est. Bien que celle-ci peut facilement faire un gros numéro, la « première impression » que d’autres équipes feront ne sera pas de taille pour bon nombre de raisons. Les équipes sous pression financière n’auront pas le budget pour des costumes. Celles qui voyagent dans de petits véhicules n’auront pas la place pour des accessoires. Celles qui sont déjà limitées en temps d’atelier ne pourront pratiquer un numéro à l’avance. Celles qui sont débutantes et nerveuses auront un stress de plus ajouté à leur charge. Et souvent, il y a trop peu de préavis ou d’explications, et les équipes finissent par improviser quelque chose à la dernière minute, et regrettent leur prestation. Ça n’aide pas que le dénouement de ce spectacle de variété se fait par quelque organisateur ou directeur d’école qui explique où se trouvent les douches.
Est-ce que la cérémonie d’ouverture devrait pour autant être exclue? Non, mais il faut comprendre les réalités des équipes qui viennent de plus loin ou qui ont moins de moyens. Quelques idées pour une cérémonie d’ouverture sans frustrations :
Un spectacle d’impro devrait célébrer l’improvisation. Si on veut mettre en vedette chaque équipe, pourquoi ne pas tout simplement faire un jeu d’impro devant public? Une fresque ou un tableau, par exemple. Un arbitre (et chaque arbitre pourrait participer tour à tour, et ainsi présenter les officiels) lance le thème du tableau, les joueurs se placent, peut-être sous musique, et on passe à la prochaine. Ce thème est peut-être associé à leur lieu de provenance, qui sait. Ou on pourrait faire une ronde de claques avec des « ambassadeurs » de chaque équipe, quelque chose de rapide vu que la soirée s’éternise déjà. Voir ça comme un preview du match-étoile.

L’autre méthode est un spectacle qui présente le thème de la fin de semaine avec des artistes locaux et invités. Ici, les équipes n’ont pas à participer, c’est quelque chose que leurs hôtes leur offrent. Musique, stand-up, discours, présentation d’une affiche, performance autre… Des membres de l’équipe hôtesse pourraient ici mettre leurs talents à profit, ou laisser la scène à des gens de leur école/localité.
Dans tous les cas, une telle cérémonie ne devrait pas dépasser 15-20 minutes. L’information de douches etc. devrait probablement être véhiculée au préalable dans la documentation fournie, ou directement aux entraîneurs et chefs d’équipes d’officiels pour éviter de soumettre le public à ce regard en coulisses.
Mais quoi que vous décidiez, bonne saison de tournois!
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