Par Frederic Melanson
Du 16 au 18 mars dernier, c’était la Coupe universitaire d’improvisation à Rimouski, et j’y ai participé pour la première fois en tant qu’entraîneur.
C’était un tournoi important pour moi puisque ça venait 10 ans après ma première CUI en tant que joueur qui était AUSSI à Rimouski! Il y a 10 ans, l’équipe de rookies de la LICUM s’était rendue jusqu’en finale et on avait malheureusement perdu en supplémentaire.
Mon défi cette année n’était pas de ramener la coupe à Moncton, mais de m’assurer que mon équipe joue sa meilleure game. Mes pratiques mettaient plus l’emphase sur le mouvement et la mise en scène que vraiment pratiquer des impros. Au niveau universitaire, je crois que la base est comprise et ce que l’équipe doit apprendre à faire, c’est de jouer ensemble et connaître les réflexes de ses co-équipiers.

En arrivant vendredi, on regarde les premiers matchs (on ne jouait que le samedi matin), et on réalise assez rapidement que nous avons une des équipes les plus fortes, mais on travaille fort pour que ça ne nous monte pas à la tête. On skip le party du vendredi pour se faire une petite soirée tranquille à l’hôtel, en général on reste sage et on se couche relativement tôt vu qu’on joue le premier match le lendemain.
Samedi matin, 9h, une dizaine de personnes dans la salle pour notre premier match. Les joueurs sont en forme et c’est un match agréable, notre première victoire. Ça commence bien, mais on se boost un peu trop l’ego avant notre deuxième match qui commence à midi.
Pour le deuxième match, on joue du rattrapage. On oublie de jouer notre game, et on tombe dans le jeu de l’équipe adverse, on essaye de leur montrer qu’on est bon au lieu de donner un bon spectacle au public, et la victoire nous échappe. On décide en équipe de sortir prendre de l’air et refocusser.
Notre troisième match se décrit en un mot (et ceux qui l’ont vu vont comprendre) : « Jazz »! On s’écoute, on se relance, on construit, on est absurde, mais tout se tient… un excellent match, et une deuxième victoire pour Moncton.
Après notre match, des statistiques pas très claires nous stressent. On se fait dire qu’on est peut-être éliminés, ensuite qu’on est assuré une 8ème place, ensuite que non… bref, ça nous coupe l’appétit, et on se ronge les ongles pour savoir le classement qui sera déterminé par les deux matchs en cours.

La confusion se poursuit après les match, on est en 8ème position et on joue tout de suite. Non, on est en 7ème position et on joue tout de suite. Non, on est en 8ème, mais on joue dans une heure… finalement on est en 7ème et on joue dans une heure… contre l’équipe qui nous a battu en préliminaire.
On prend notre heure pour se ressaisir, on prend des conseils de Bruce Lee « be water, my friend » et cette fois-ci, on joue NOTRE game. L’autre équipe n’a aucune idée que la LICUM qu’elle va affronter prochainement n’a rien à voir avec l’équipe qu’ils ont battue en après-midi.
Le quart de finale est un écho de notre match précédent, tout va bien de notre côté et même que notre jeu intimide les équipes que nous affronteront le lendemain. Les rumeurs circulent que Nicolas Marcoux fait peur en chantée, son frère Alex est fort en sans sons. Victoire Moncton.
Une autre soirée tranquille, l’événement de la CUI se passe dans un bar trop petit pour accueillir tous les participants, donc ceux qui voulaient sortir reviennent sans avoir pu entrer et tout le monde est couché tôt assez pour être bien reposé pour notre match de 11h.
Demi-finale. Notre match le plus stressant puisqu’on joue avec la LUI, l’équipe championne des derniers 4 ans. La LUI est arrivée à ce match avec le but de nous prouver qu’ils sont meilleurs que nous, mais la LICUM joue pour le public, et curve ball après curve ball, on frappe des circuits. Une autre victoire pour Moncton.
Arrive la finale. J’ai le cœur dans la gorge parce que c’est ici, il y a dix ans, que j’ai perdu ma première CUI en tant que joueur. La première impro est bonne, mais difficile, et elle nous échappe. On réalise en tant qu’équipe que nos adversaires, la LUDIC, méritent vraiment leur place en finale, et ça nous déstabilise. On joue les deux prochaines impros pour eux, pour leur montrer que nous aussi on mérite notre place, mais on oublie que c’est le public qui vote, et la LUDIC prend de l’avance. On se resserre, on refocusse, et on revient en force, mais ce n’est malheureusement pas assez, et on s’incline au compte respectable de 6 à 4.

C’est difficile, perdre en finale. Chacun cherche où mettre le blâme. J’en prends une bonne partie. Je ne l’ai pas dit à mon équipe, et ceux qui lisent cet article l’apprendront ici, mais c’est de ma faute plus que de la leur. C’est à moi de m’assurer qu’ils ne se perdent pas dans la compétition, de les sortir de leur tête, de m’assurer qu’ils n’entrent pas dans une impro qu’ils ne veulent pas vraiment, et de les faire jouer quand c’est leur moment de briller. Mais plus encore, la vérité, c’est que la LUDIC est tout simplement une très bonne équipe.
Je suis incroyablement fier de mes joueurs, donc je les remercie de m’avoir amené dans leur folie collective.
Merci Alex, Cassidy, Mia, Nicolas, Nicholas, Randy, et Sébastien!
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