Par Michel M. Albert

Le classique, ce qui est normalement demandé quand on parle d’avec accessoire : L’objet en mutation constante, qui devient, à travers les minutes de jeu, un bon nombre de différentes choses, sans répétition, tout en respectant ses caractéristiques innées.

Mais est-ce la seule façon d’aborder la catégorie? Non. Seulement la moins risquée (et tout de même loin d’être maîtrisée).

Permettez-moi d’utiliser l’exemple d’une impro jouée au dernier tournoi de qualification des écoles secondaires. Les accessoires : quatre « coins » en carton dur qui pouvaient s’intercaler pour créer d’autres formes. Les équipes n’ont pas particulièrement fait muter l’objet ni utilisé tout son potentiel de créer de nouvelles formes à exploiter, etc. Mais je n’ai pas puni.

Pourquoi?

Ce que les joueurs ont fait au lieu, c’est de surtout utiliser les coins pour motiver l’histoire. Ceux-ci deviennent des objets génériques à travers lesquels on peut regarder, voir ce qui se passe à un autre coin, et ils deviennent éventuellement un portail pour passer d’un endroit à un autre (ou d’un coin à l’autre si l’on voit ça comme un jeu de mot ou une métaphore).

Par accident ou par dessein, les joueurs ont tout de même utilisé l’accessoire et une de ses propriétés comme vedette de l’improvisation, et au-delà de la mutabilité de l’accessoire, c’est ce qui est réellement demandé par la catégorie. De la même façon, on aurait pu imaginer une improvisation où un cerceau sert tout simplement de portail, ou comme le lasso de Wonder Woman dans l’émission des années ‘70, il transforme les personnages qui passent à travers. Un ballon devient une planète sur laquelle des personnages minuscules se promènent, leurs arrêts des vignettes jouées grandeur nature. Des plates-formes élèvent un joueur de plus en plus haut à mesure que la foule applaudit son discours politique. Et ainsi de suite.

Tant et aussi longtemps que l’accessoire 1) n’est pas strictement lui-même et 2) est au CŒUR de l’improvisation, sa vedette, ce qui motive l’histoire… on respecte l’esprit de la catégorie. Et qui sait, peut-être que l’on crée quelque chose de novateur, de songé, de mémorable.

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