Nous sommes avec toi aux Jeux de l’Acadie 2018

Par Michel M. Albert

Du 28 au 30 juin derniers se déroulait la compétition d’improvisation de la Finale des Jeux de l’Acadie 2018 à Miramichi, le plus grand événement d’impro pour le niveau primaire en Atlantique. En fait, on pourrait dire le plus grand événement d’impro annuel en Atlantique tout court, étant le seul endroit où des équipes des quatre provinces peuvent potentiellement se rencontrer. Ce fut un plaisir pour moi d’y participer comme arbitre, et si vous avez manqué le spectacle, peut-être que je peux vous donner un bref aperçu.

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Les équipes participantes – de trois provinces cette fois – étaient Chaleur, Île-du-Prince-Édouard, Madawaska-Victoria, Nouvelle-Écosse, Péninsule Acadienne, Restigouche, et Sud-Est.

Première observation, et s’en est une importante : L’équipe de la Nouvelle-Écosse est arrivée là avec très peu de connaissances de l’impro-match et ont vraisemblablement joué leur premier vrai match à vie sur les planches de notre scène. Je le note pour les écoles/équipes dans nos réseaux du Nouveau-Brunswick qui sont timides et ne veulent pas se présenter à des tournois parce qu’elles ne sont « pas prêtes » ou ne pensent pas qu’elles sont assez bonnes. Ça n’a pas été facile pour la Nouvelle-Écosse, mais le PROGRÈS d’une équipe est sur une courbe À PIC pendant un tournoi. Une compétition, c’est une école. On s’améliore très rapidement, plus que si on restait à la maison.

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Je vous donne l’anecdote convaincante. Dans son premier match, la Nouvelle-Écosse connaît un blanchissage aux mains de la Restigouche (l’équipe championne en titre quand même). Ce match fini sur une Musicale où la joueuse de la NÉ semble initialement désemparée. Elle ne joue pas, elle pense que c’est un problème technique, elle se tourne vers son entraîneur… De l’autre côté, le joueur de la Restigouche est très à l’aise, et réussi bien à bouger avec la musique (ce qui n’est pas donné, quel niveau que vous soyez), et il donne l’exemple. Ben, par la fin, la joueuse de la NÉ a compris, elle aussi réussi la catégorie, elle ne suit pas simplement mais cherche ses propres opportunités pour entrer dans l’action, et elle a un sourire sur le visage qui trahie son PLAISIR à jouer. C’est le plus pur exemple de ce dont je parle.

Devinez quoi, la Nouvelle-Écosse nulle ensuite sont deuxième match 3 à 3. Alors ne venez pas me dire que vous n’êtes pas prêts – comme équipes, comme individus – l’impro, ça s’apprend en FAISANT.

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Mais bon, je trouverai toujours le jeu au primaire plus intéressant que le jeu secondaire et universitaire parce qu’il est rafraîchissant. Ça prend peut-être un esprit jeune pour se lancer dans le vide aussi complètement. Il y a toujours une belle histoire comme celle-là.

L’improvisation est une fierté pour les Jeux de l’Acadie, à mon avis, parce qu’elle est une des plus crédibles manifestations de la raison d’être de Jeux jeunesse. Malgré les « compétitions », le but premier reste de faire des rencontres, de partager entre régions, et de célébrer (dans ce cas-ci) notre Acadienneté. En impro, la compétition est illusoire, et les rencontres se font SUR SCÈNE, devant tous. Un des principes les plus importants de l’impro, c’est de jouer ENSEMBLE, pas CONTRE, pour réussir, et quel plaisir d’entendre le cheer de « on a de l’esprit » devenir « ils ont de l’esprit ». On complimente L’AUTRE équipe. Et puis, c’est une discipline où n’importe qui peut remporter la bannière, ce n’est pas une question de financement (parce que l’impro est sous-financée À LA GRANDEUR, *rire/pleure*).

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Cette année, on a entendu des parents dans le public analyser les impros et démontrer une bien plus grande compréhension du jeu et de son éthique que les années précédentes. Ça commence à faire partie du quotidien, l’impro. Ces familles, qui suivent leurs jeunes dans les joutes d’impro à l’école, aux jeux régionaux, à la Finale des Jeux. Ça ne se compare même pas aux premiers Jeux qui incorporaient l’impro, où tout le monde était sur un qui-vive sportif de ne voter que pour sa région et de huer son adversaire. Le public s’identifie avec les valeurs de l’impro, et c’est beau à voir. Si on me disait que ce même esprit infecte le reste des Jeux, et je ne serais pas surpris.

Ah, et puis, vous voulez savoir qui a remporté les médailles? D’accord, d’accord. Celle de bronze est remise à l’équipe de l’Île-du-Prince-Édouard, d’argent à celle du Sud-Est, et d’or, pour la deuxième fois, à la Restigouche. On notera que ces trois équipes avaient remporté l’or à un moment donné, bravo pour leur succès continu, et pour une finale qui dû se terminer en période supplémentaire. La bannière de l’esprit sportif a par la suite été remise à l’équipe de la région Chaleur.

Alors voilà. Ce fut de bons Jeux, avec beaucoup d’opportunités d’apprentissage, de belles impros, et bien de la camaraderie autant du côté des jeunes que des moins jeunes. On se revoit à ceux de Grand-Sault en 2019, où le sport en démonstration sera le basketball sur gazon… ou le vélo-bowling… ou tic-tac-toe piscine..? Je sais pas. Demandez à MC Marty. Il avait l’air à le savoir, lui

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