Est-ce que l’impro est génétique?

Par Michel M. Albert

Il y a du monde qui disent « moi, je ne pourrais jamais faire ça » comme s’ils avaient un blocage physiologique/psychologique. Et puis il y a du monde pour qui s’est une affaire de famille. Tout le monde en fait. Alors la question s’impose : Y a-t-il un gène qui affecte l’intérêt et/ou l’habileté en impro?

On n’a pas besoin de rester dans le réseau très longtemps pour voir les frères et sœurs de nos joueurs et officiels préférés à leur tour enfiler un jersey (de couleur ou rayé) et suivre dans les pas de l’aîné. Les Berniers. Les Essiambres. Les Pelletiers. Les Basques. Les Goguens. Les Marcoux. Les McNallys. Les Chouinards. Les Hédous. Les Bass de Grand-Sault et les Blanchards de Caraquet. Bon nombre de jumeaux et de jumelles identiques ont fait de l’impro ensemble. Parfois, les membres de la famille sont très différents, mais semblent tout de même avoir ce gène (les Guitards, par exemple).

FB_IMG_1541472876579.jpg

Même ma famille a produit trois arbitres d’impro. (Y a-t-il des chances que ma demi-sœur aurait aussi fait de l’impro si elle n’avait pas grandie au Texas? Ou est-ce que le gène vient du côté de ma mère?)

Le dossier contre
On peut croire à une prédisposition génétique à certains traits d’improvisateurs si on le veut, mais on ne peut pas ignorer les facteurs environnementaux. Quand un enfant aîné joue de l’impro et a un certain succès, ses benjamins auront une tendance naturelle à l’admirer et vouloir l’imiter. En effet, quand l’aîné joue de l’impro, on voit souvent les plus jeunes ensuite s’y mettre. Mais quand c’est le plus jeune qui commence, l’aîné ne suit généralement pas. Quand c’est l’enfant du milieu, seul les enfants qui suivent font de l’impro.

Certaines familles créent des environnements plus propices au développement d’improvisateurs aussi. Les familles où raconter des histoires, monter des pièces, faire de l’humour, et chanter des chansons est la norme. Où l’imagination règne dans les jeux entre parents et enfants. Les familles de spectacle! Certaines sont axées sur la musique, d’autres pourront se donner à l’improvisation. Quand un joueur est le seul de sa famille, on peut peut-être observer une famille qui n’est pas « de spectacle », où l’improvisateur est le mouton noir.

received_569648390144257

Une combinaison de facteurs
La réalité est plus complexe. Les improvisateurs doivent avoir accès à l’impro comme métier d’art, faire partie de la bonne gang, avoir l’envie de raconter et de se mettre en scène, avoir les habiletés nécessaires, travailler fort… Certaines de ces choses sont génétiques, sûrement. Mais avoir un modèle plus vieux dans sa propre famille est certainement un incitatif qui lui, pour toute la génétique qui existe entre frères et sœurs (et parents et enfants, maintenant qu’on commence à voir les progénitures d’improvisateurs se lancer dans l’arène), est un facteur environnemental.

Vous voulez écrire un article? Communiquez avec nous à improvisationnb@gmail.com!

Laisser un commentaire