Par Michel M. Albert
Avec cette série régulière d’articles, je propose créer un Musée virtuel de l’impro au Nouveau-Brunswick. Parfois un seul objet sera discuté, parfois une thématique rassemblera plusieurs artefacts dans la même « exposition ». Si vous voulez agir comme conservateur invité et présenter votre propre collection un de ces jours, prière de me contacter par les moyens habituels et nous ouvrirons une aile du musée bien à vous.
Dans la salle d’exposition ce mois-ci…

Un… dispensateur de Pez? Quel est bien le rapport avec l’improvisation?
On remonte à mars 2000, on venait d’échapper au bogue de l’An 2000, mais on allait s’enligner pour une Coupe universitaire que je vais appeler « difficile » pour rester diplomatique, un Y2K personnel . Mais nous ne savons pas encore quels pépins le tournoi nous réserve. Nous sommes sur un autobus, remplis d’espoir et d’énergie.
L’entraîneur de l’équipe-étoile de l’Université de Moncton cette année-là était Luc Leblanc. Une fois sur la route, Luc est allé de banc en banc pour remettre à tout le monde dans l’équipe (et moi, l’arbitre) un dispensateur de Pez, chacun différent, qu’il avait acheté le jour d’avant en magasinant pour des provisions de voyage, sur un coup de tête, pour montrer au groupe son appréciation, et pour unir l’équipe à travers un cadeau commun. En quelque sorte, nous avions une preuve physique que nous étions une même équipe, nous portions son symbole. D’autres équipes avant et après nous auraient le même chandail (dans mon cas, je ne pouvais même pas dire ça), mais seule cette édition aurait un Pez.
Un geste simple, un peu drôle, mais beau. Et si je l’ai gardé toutes ces années, c’est qu’il me rappelle que, même dans des conditions de tournoi moins qu’idéales, même quand l’impro nous décourage, qu’on s’est senti mal traité, qu’on s’est planté, quoi que ce soit, il y a toujours le bon souvenir d’avoir fait partie d’une équipe, d’avoir fait de belles choses ensemble, mais aussi d’avoir été là l’un pour l’autre dans les moments les plus difficiles. Et ça, ça reste. Et peut-être que ça en vaut la peine quoi qu’il arrive.
Une fois par mois, je propose une nouvelle exposition. Repassez au Musée régulièrement, et faites dons de vos artefacts avant de partir!