Par Michel M. Albert
Avec cette série régulière d’articles, nous proposons créer un Musée virtuel de l’impro au Nouveau-Brunswick. Parfois un seul objet sera discuté, parfois une thématique rassemblera plusieurs artefacts dans la même « exposition ». Si vous voulez agir comme conservateur invité et présenter votre propre collection un de ces jours, prière de me contacter par les moyens habituels et nous ouvrirons une aile du musée bien à vous.
Dans la salle d’exposition ce mois-ci… un billet pour Choix du Public, le seul que j’aie jamais gardé. Et pour cause! C’est presque une œuvre littéraire!

Et ça vient avec une histoire…
Yan Abud est un improvisateur du coin de Dalhousie. Il a joué au secondaire pour cette école, puis une couple d’années à la Ligue d’improvisation du Campus universitaire de Moncton (Licum) à la fin des années 90s avant qu’il ne choisisse sont véritable amour, le théâtre, et quitte le réseau pour de bon. Un mémorable décrocheur, Yan serait le premier à avouer qu’il n’a qu’effleurer son plein potentiel en impro avant de faire ses derniers saluts. Il n’a jamais gagné le prix de Choix du Public à un tournoi auquel il a participé.
Mais voilà, il a un nom dont on se souvient, et à un moment donné, bien après son départ, quelqu’un a décidé de stuffer la boîte de Choix du Public d’un tournoi secondaire de billets portant son nom. Ici, laissez moi ouvrir une parenthèse pour dire que les improvisateurs sont niaiseux, et Yan n’était pas la seule personne pas rapport et pas éligible dans cette boîte, mais Yan est la seule personne qui aurait GAGNÉ le prix s’il avait été un joueur dans le tournoi! Pour plusieurs années, Yan a gagné, non-officiellement, le prix du Choix du Public. Dur à dire qui était la première personne à mettre son nom dans la boîte, mais pour une génération entière, c’est devenu une tradition, une tradition qui s’est poursuivie dans la suivante, avec des jeunes qui votaient pour Yan sans savoir qui il était, simplement pour continuer la joke.
Si ça s’est estompé avec le temps, c’est surtout que les officiels qui comptent les votes ont commencé à jeter rapidement ceux qui n’étaient pas sérieux sans les lire, par manque de temps. Si on ne donne pas d’attention à quelque chose, ça n’a pas tendance à durer. De toute façon, après le billet de vote ici présenté, on avait plafonné. On ne pouvait plus faire mieux.
Il y a quelques années, j’ai croisé Yan à des noces et je lui ai parlé de cette drôle de tradition qui utilisait son nom en vain. Il a trouvé ça bizarre. J’imagine qu’il penserait la même chose de sa place dans notre « musée »…
Une fois par mois, nous proposons une nouvelle exposition. Repassez au Musée régulièrement, et faites dons de vos artefacts avant de partir!
Vous voulez écrire un article? Communiquez avec nous à improvisationnb@gmail.com!
Je suis l’un de ceux qui a voté pour Yan Abud sans savoir le pourquoi. Je suis maintenant heureux de connaître « toute » l’histoire.