Par Michel M. Albert
Premier niveau : Des improvisateurs, que l’on parle de vedettes locales, québécoises ou du monde de l’Anglophonie, il y en a à la tonne à la télé et sur grand écran. Surtout en comédie, qu’ils aient passés par la Licum, la LNI, ou Second City, les improvisateurs sont en demande pour ajouter un petit dequoi à des scènes comiques, et sont souvent portés à improviser des scènes entières.

Deuxième niveau : Il y a beaucoup de films qui sont complètement improvisés, non seulement par les acteurs, mais par le metteur en scène aussi. Habituellement, une prémisse est décidée, des personnages développées, puis on tourne, sans trop savoir où ça va aller. Parfois, des improvisations supplémentaires sont faites à l’étape du montage, et un film en sort qu’on n’aurait pu envisager pendant le tournage (je pense ici à Happy Together de Wong Kar-Wai, le DVD inclus le documentaire Buenos Aires Zero Degree, qui est amaaaaazing – vous ne croirez pas qu’on peut faire un film comme ça). On pourrait aussi mentionner le travail de Mike Leigh (en particulier Secrets & Lies) et la majorité des films des frères Duplass dont beaucoup sont sur Netflix (Creep, Blue Jay, Paddleton, Duck Butter, Tangerine, et j’en passe).

Mais tout ça, c’est marier la spontanéité au travail de création. C’est en arrière-scène. C’est un travail intérieur. En termes de représentativité et de reconnaissance pour notre art, ils faut se rendre au…
Troisième niveau : On commence enfin à voir des films où les PERSONNAGES sont improvisateurs. Non ben, c’était le temps! Ce n’est pas souvent, mais quand des gens qui sont passés par le spectacle d’impro pour se rendre où ils sont commencent à écrire et mettre en scène leurs propres histoires, ils vont vont vouloir écrire des gens qui leur ressemble. Un exemple discret, c’est Liberal Arts de Josh Radner (tsé là, Ted de How I Met Your Mother). Dans le film, le personnage d’Elizabeth Olsen est improvisatrice à l’université, et elle jase des concepts de base du jeu. Tout de même, on ne la voit pas jouer.

Un meilleur exemple est Don’t Think Twice de Mike Birbiglia, qui suit une troupe d’improvisation dans leurs ambitions et leurs spectacles. Ce n’est pas de l’impro-match, et vu que ça se passe à New York, certains d’entre eux veulent utiliser l’impro comme tremplin pour de plus grandes choses (comme travailler à Saturday Night Live), mais vous vous reconnaîtrez et reconnaîtrez d’autres joueurs dans ces personnages. Sans trop spoiler rien, seulement une des personnes de la troupe est « une vraie » qui est là pour l’amour du jeu et qui épouse entièrement les philosophies qu’Improvisation NB prêche.

Je donnerais aussi peut-être un peu d’attention à The Bill Murray Stories: Life Lessons Learned from a Mythical Man, un documentaire à propos des histoires de Bill Murray où il se pointe chez des gens, au hasard, fait leur vaisselle, agit comme DJ, etc. En essayant d’élucider pourquoi il fait ça, le cinéaste tombe sur une explication qui est complètement liée à l’impro. Faut voir ça.

Il y en a sûrement d’autres, et je compte sur vous pour nous les suggérer. En espérant que vous apprécierez nos recommandations…
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