Par Michel M. Albert

À la manière d’un film d’horreur, d’un roman gothique, de Goosebumps, de Stephen King, etc. Il y a plusieurs façon de la donner, mais l’horreur est un genre important qui revient, sous une étiquette ou l’autre, assez régulièrement.

Si elle est si rarement réussie, c’est que FAIRE PEUR, jouer sur L’ANGOISSE, est beaucoup un jeu d’atmosphère. Et en improvisation, l’atmosphère est plutôt difficile à contrôler. Quoi qu’il arrive, les joueurs seront sur une scène bien illuminée, en jerseys colorés, tout au plus en train de faire des bruits de bouche ou alors en train de gratter sur la bande pour créer des effets. C’est difficile de rendre l’horreur en impro IMMERSIVE pour le public. C’est souvent un peu ridicule, voire parodique.

Martin Léger a écrit un excellent article jadis pour guider les joueurs vers de meilleurs résultats. Mais l’arbitre, lui? Y a-t-il quelque chose qu’il peut faire pour assurer que le style imposé soit mieux rendu?

Je suis personnellement un fan de la valeur rajoutée dans l’à la manière de. J’ai fait placer des marches sur scène pour le chœur d’une tragédie grecque. J’ai donné des listes de classes sociales aux joueurs dans l’à la manière de Balzac. J’ai demandé au DJ de partir une toune de combat pendant une impro de style anime. Avec une improvisation qui se veut d’horreur, pourquoi ne pas donner chance au coureur en modifiant l’ambiance de la salle vous-même?

Une musique appréhensive qui devient de plus en plus rapide, jusqu’à des notes dramatiques stridentes comme dans un film de slasher, par exemple, créera un bel effet et une impro qui se veut semi-musicale. Ou alors faites tamiser l’éclairage si c’est possible, soit tout d’un coup pour surprendre, ou imaginons une improvisation éclairée par des lampes de poches sur les visages des joueurs. Ou qui fait un jeu d’ombrages comme dans un vieux film expressionniste allemand (genre Nosferatu)? 

L’arbitre a beaucoup de contrôle dans l’à la manière de, et peut guider le genre de chose qu’il veut voir. Il impose le thème ET le ton, et rien ne l’empêche de pousser le ton plus loin avec des effets d’ambiance. Il a même le pré-match pour expliquer sa démarche aux joueurs. Certains diront que c’est tricher, que le défi donné aux joueurs disparaît. Et c’est vrai que j’ai vu d’excellentes à la manière de l’horreur sans gamiques. Mais il y a aussi un défi à suivre une ambiance, à jouer dans la quasi-obscurité, à faire vivre l’horreur dans les ombres. Et pour changer le mal de place. Pour s’amuser un peu. Pour donner un thrill au public. Pour le SHOW! Pourquoi pas baisser les lumières, allumer une bougie, et appeler les esprits… 

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