Par Michel M. Albert
Ayant terminé notre quatrième saison de Catégorie Libre, et dans le processus de planifier notre cinquième (wow, cinq déjà), il serait peut-être intéressant de prendre un peu de recul, regarder d’où nous venons, et mieux voir où nous allons.
Comment ça commence tout ça? De mon côté, avec les gens qui formeront éventuellement le Fire and Water Podcast Network, une bande d’Américains qui partageaient mes intérêts en termes de culture populaire et qui m’ont invité, de temps à autre, à leurs émissions. Ce que j’aime de la baladodiffusion, c’est que c’est de la radio, mais on n’a pas besoin de se présenter à un studio à une telle heure. C’est la démocratisation des moyens, chacun peut devenir son propre poste de radio. Et pour celui ou celle qui écoute, pas besoin de syntoniser le bon poste à la bonne heure non plus; on écoute ce qu’on veut, quand on veut.

Me vient l’idée de faire mon propre podcast. Une des réalités de l’impro, c’est que son histoire est orale. Les improvisations disparaissent dans l’air du temps aussitôt qu’elles sont jouées, et on fini par raconter les plus mémorables, et tout ce qui les entoure, vitam æternam… ou du moins, tant et aussi longtemps que la personne qui s’en souvient est à l’entour. Donc l’idée, c’était de documenter l’histoire de l’improvisation au Nouveau-Brunswick à l’aide d’entrevues avec ceux et celles qui l’ont vécue, mais aussi de permettre le genre de conversations pour lesquelles les improvisateurs sont reconnus – philosophiques, techniques, drôles… Donc une émission qui est mi-entrevue, et mi-grand sujet. Un co-animateur est de mise pour vraiment donner ce sentiment, ou plutôt une co-animatrice pour balancer les voix, et puis, qui d’autre que mon éternelle partenaire Isabel Goguen pour remplir ce rôle. Elle accepte l’invitation et c’est parti mon kiki.
Alors à ce temps-là, je travaillais à la Fédération étudiante sur le campus de l’Université de Moncton, et plus ou moins étroitement avec la radio étudiante pour monter des projets. Ayant récemment découvert le podcasting, et convaincu que c’était l’avenir de la radio (sur demande, crée un produit que l’étudiant peut archiver et utiliser dans son portfolio, etc.), je présente « Catégorie Libre » à CKUM à titre d’exemple, une émission qui allait être faite dans leurs studios (on se rappelle ce que j’ai dit à propos des studios, je me donne de la misère pour rien), et diffusée en version raccourcie sur leurs ondes (deux blocs de 28 minutes), alors que le podcast comme tel, disponible à travers iTunes, pouvait être plus long. En plus, pour aider à la visibilité du poste YouTube d’ImproNB, on fera une version vidéo, c’est-à-dire un diaporama avec des photos de la carrière de l’invité.

Pour les deux premières saisons, nous allions donc faire TROIS montages différents de chaque émission, jusqu’à ce qu’on arrête de les faire dans un studio radio professionnel. Pour ceux et celles qui se demandent pourquoi nous avons arrêté et pourquoi les saisons subséquentes se sont faites dans ma salle à dîner (occasionnant certainement une perte de qualité en termes de son), le temps et la complexité du montage en est pour quelque chose (prendre deux heures de conversation avec, par exemple, Justin Guitard, et en couper la moitié, pour que ça tombe à deux fois 28 minutes PILE, sans perdre l’essentiel, c’est un cauchemar). Se tenir à un horaire de studio pouvait être limitant aussi. Ça voulait dire que l’invité devait se rendre disponible un samedi ou dimanche matin, et être à Moncton. Pour assurer des studios vides, la majorité des enregistrements se faisaient l’été, longtemps avant la diffusion. Et c’est pas parce que l’équipement est meilleur qu’il y a moins de problèmes techniques. Bien le contraire. On se souviendra de la fois qu’un mauvaise geste nous a fait perdre une pleine heure d’émission qu’il a fallu « recréer » le lendemain.
De toute façon, pendant ce temps, je suis en train de m’équiper. Ne voulant pas commencer avec Catégorie Libre, au cas où les premiers épisodes seraient techniquement défectueux, je me lance dans le podcasting en anglais, pour me faire cousin des émissions auxquelles j’avais fait partie. Ça allait mener à ce que je me joigne au réseau sus-mentionné et aujourd’hui, la baladodiffusion est un de mes passe-temps principaux. Tant qu’à avoir l’équipement nécessaire (et la facilité qui vient avec l’usage habituel), pourquoi pas tout faire nous-mêmes?

Après une première saison de 10 épisodes, que nous avons tenté de balancer le mieux possible entre générations, rôles, genres, lieux d’origine, et bien sûr sujets, nous avons essayer d’enregistrer des épisodes à l’extérieur. Des séries de plus courtes entrevues prises aux tournois secondaires cette année-là. C’était bien, et ça donnait voix aux jeunes joueurs avant qu’ils et elles ne deviennent des vedettes, mais j’ai normalement trop de travail à faire à un tournoi pour que ce soit viable chaque fois. On ne répète donc pas l’expérience.
Dans la deuxième saison de 10 épisodes, on ajoute un épisode boni, enregistré en direct à la radio pendant le marathon de Noël de CKUM. Il ne s’agit que d’Isabel et moi qui répondons des questions envoyées par la communauté sur les réseaux sociaux. En fait, pour engager la communauté, nous avons toujours pris soin d’annoncer nos invités à l’avance, et de récolter des questions à leur poser, donc ça se voulait un écho de cela. C’est peut-être là que nous avons commencé à recevoir des offres de diverses personnes qui voulaient animer une émission où NOUS serions les invités, mais nous n’avons jamais sérieusement considéré cette idée vu que nous parlons de notre expérience et démarche dans chaque émission. Redemandez quand nous approcherons notre 50e, qui sait.

Dans les deux dernières années, nous avons eu beaucoup de questionnements quant à l’horaire, qui a passé de deux fois par mois à un seul. Avec la durée impliquée, c’est plus facile de rester à jour, pour nous et pour les auditeurs. Dans la dernière saison, nous avons profité d’une tournée provinciale pour s’asseoir avec des gens qui ne descendent pas régulièrement à Moncton. Isabel a cédé sa place à Isabelle Godin pour ces entrevues « sur la route », et elle s’en est bien acquitté.
En préparation pour saison 5, je me suis doté d’un bidule qui devrait rendre plus faciles les entrevues à distance, quelque chose que nous ne nous avions pas permis jusqu’à maintenant pour des raisons techniques. Vous entendrez donc des voix d’improvisateurs qui vivent hors-province et ne fréquentent plus les chemins bien battus du Nouveau-Brunswick. C’est le temps qu’on étende notre rayon!
En espérant que vous serez des nôtres pour les nouveaux épisodes dès le mois de septembre!
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