Par Adèle Leger
L’improvisation.
Certains gens la perçoivent comme un spectacle d’humour, ou bien un stand-up plus amateur. D’autres aiment se croire plus profonds et analystes et disent que c’est plutôt une métaphore, ou une ironie, que l’impro est une pièce de théâtre sans texte ou « squelette ». Ma description préférée est que l’impro est « une bunch de sweaty theatre nerds qui se font honte ». Pour être honnête avec vous, je ne sais pas ce qu’est l’impro encore… à comparé à Google, qui a une description concrète composée de 23 mots exactement.
Quand je pose pied dans l’arène (ou parfois bouscule dans l’arène, parce que je me fais pousser dernière minute du caucus pour aller jouer, car personne d’autre ose y aller, shout out à ma team, je vous aime), j’ai 99% du temps zéro idée de ce que je m’attends de dire/faire. Je sais que je parle pour la majorité des improvisateurs quand je dis que souvent, j’oublie complètement mon caucus.
Et me voilà, en ce moment, déboute sur scène dans l’auditorium d’une école avec une foule à mes pieds, des lumières qui brillent dans mes yeux, vêtue d’un jersey sur le dos duquel est écrit probablement un stupide de nom comme Soupebone, et tout simplement rien dans ma tête. Je jette un coup d’œil au joueur de l’autre équipe, et dès ce moment, une histoire se fabrique.

Du point de vue d’un spectateur, je donne une impression complètement différente. Après des matchs, on m’arrête souvent et on me complimente sur mes idées originales, ou personnages intéressants. La seule chose que j’ai en tête en ce moment est que c’est presque péché de prendre crédit, parce que c’est mon subconscious qui me contrôle dans ce petit 3 minutes là après le sifflet. Dès que mes oreilles détectent ses vibrations, ma vision devient noire, je me perd dans ce monde qu’on crée ensemble entre équipes. Mes phrases, mes mouvements, et même mes blagues deviennent automatiques… Ce qui est vraiment frustrant parce que j’aimerais être aussi drôle quand j’essaie pour vrai. L’impro est réellement une escape de la réalité.
Dans mes 6 années de « me faire honte”, je peux confirmer que l’impro a définitivement un impact sur ma vie, et la vie des autres. Tu te développes des habiletés qui sont utiles dans la vie. Par exemple, parler devant un groupe de gens sans gène, ou bien apprendre comment travailler en équipe et faire confiance à tes coéquipiers, et le plus utile dans mon opinion, improviser une moyenne d’excuse pour pretty much anything en 10 secondes; ça marche à toutes les fois.

Je peut aussi confirmer que l’improvisation est une grosse famille. Pas toute le monde s’aime et s’accorde, mais il y a une chose qui nous réunit tous à la fin de la journée et ça c’est DJ Nath. Non, je blague, mais en réalité c’est l’amour de créer qui nous connecte. Je me suis rendu compte que des improvisateurs parle d’idées constamment, hors des matchs. Il ne le font pas pour se pratiquer ou préparer, ils le font pour leur propre plaisir et tu peux voir clairement l’inspiration dans leurs yeux quand ils t’expliquent leurs idées. Pour moi, c’est de la beauté.
Ma carrière d’impro au secondaire arrive à sa fin cette année, ainsi que pour plusieurs autres improvisateurs. Je peux fièrement dire que je suis très satisfaite de mes performances. L’impro ou j’ai mis mon plein poignet dans ma bouche, très fière de moi. Elle dans laquelle j’ai littéralement crié mes premiers quatre mots avant que je réalise que s’était une sans sons, très fière. Finalement « ma one liner » qui nous a apporté à un punch plus proche de gagner la Gougoune Dorée quand j’étais en 9e année : « La clé du succès est le secret de la vie » . J’étais un chameau. Je le sais, c’est pas mal random.

C’est triste de prévoir plier mon jersey et le ranger en sachant que ces expériences inoubliables sont terminées. Mais comme ils disent, « Une porte se ferme, une autre s’ouvre », dans mon cas c’est très vrai. Mes années d’impro sont finies, mais mes années d’étudier les arts dramatiques à l’école de film à Vancouver commencent juste.
J’aimerais remercier les entraîneurs, les membres d’Impro NB, les arbitres, et les autres officiels pour cette opportunité honorable, ainsi que tous les jeunes qui osent de jouer de l’impro. Vous ajoutez votre petit grain de sel à cette soupe qui est des Alphagettis composés de chaque improvisation, chaque punition et chaque rire.
Merci, et sur ce, bon match.
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