Activité de quarantaine #387

Par Cloé Allard

Comme l’impro me manque, j’ai récemment visité le musée d’improNB. Le musée est typiquement virtuel, comme vous l’avez vu dans des articles précédents, mais je suis dans une position avantageuse puisque j’ai eu le plaisir d’habiter dans ce qui est essentiellement le musée physique de l’improvisation au Nouveau-Brunswick pendant les derniers 8 mois.

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L’idée de visionner des cassettes d’impro (pour les petits, je parle de VHS) m’est venue en début de quarantaine et s’est finalement matérialisé la semaine dernière. Nous (soit Michel Albert et moi) avons visité l’an 1994 afin d’assister à une finale de la Ligue d’Improvisation du Centre universitaire de Moncton (LICUM). Ici, les Rouges affrontent les Verts et nous voyons notamment un jeune Yves Doucet dans l’improvisoire ainsi que Bass Levesque au microphone. Après l’introduction des équipes, c’est à mon grand plaisir qu’elles entonnent l’hymne national de l’improvisation (La feuille d’érable d’Albert Larrieu, un article à son sujet est présent sur le blogue) avant d’entrer en jeu. J’ai une forte opinion sur l’hymne et je crois commencer une pétition afin de la ramener (je ne plaisante qu’à moitié). D’avoir un hymne dédié à une discipline est, selon moi, quelque chose de vraiment spécial. Okay, au hockey ils chantent le Ô Canada pis c’est bien beau, mais le lien entre le patriotisme et le sport m’échappe. Nous sommes heureux d’être libre, très cool, le Canada est un excellent pays, mais considérant que les joueurs d’équipes sportives de calibre professionnel ne sont pas exclusivement américains ou canadiens, comme je dis, ça m’échappe. MAIS l’idée de dédier un hymne à une DISCIPLINE? Magique. Nous saluons l’impro. C’est, selon moi, plus unifiant que n’importe quoi d’autre et je suis toujours vraiment heureuse de l’entendre, sur la plaine et dans la monta-a-a-gne.

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Après ce moment incroyable où les équipes connaissent les mots, l’arbitre en chef est introduit et je retiens un fou rire quand un jeune Michel Albert entre. Il a une moustache. Une moustache! À sa droite, un jeune Michael Plourde occupe le poste de juge de ligne. C’était un peu plus difficile à visionner que notre prochain arrêt dans le temps puisque la cassette était assez vieille et le son n’était pas très bien capté, mais c’était tout de même cocasse.

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Notre prochain VHS nous transporte à L’Empress en juillet 2003. Ici, la Ligue d’Improvisation Acadienne (LIA) présente un match Survivor et les règles nous échappent un peu en tant que spectateurs puisque la LIA présentait des matchs à la télé Rogers, le match est donc réduit pour être diffusé et tombe à approximativement une heure. En gros, les deux équipes (les Jaunes de Robert Gauvin et les Rouges de Bass Levesque) s’affrontent, comme dans un match normal, mais doivent éliminer un de leurs joueurs après chaque impro. Éventuellement, il ne reste que deux joueurs, ils s’affrontent dans 3 impros et c’est ainsi que le gagnant est choisi. C’est une drôle d’époque – André Roy à des cheveux, mais Bass n’en a pas.

Je dois interrompre mon texte pour vous dire ceci, ce n’est aucunement lié au match, mais c’est ce qui m’a le plus marqué : Robert Gauvin joue NU PIEDS!!! Il est NU PIEDS!! Pendant quelques impros, il porte des sandales, mais elles disparaissent assez vite, m’empêchant de me concentrer sur quoique ce soit d’autre. NU PIEDS! Dangereux!

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Je ne sais pas si c’est très intéressant de raconter des impros sans visuel, surtout que je ne retiens pas bien les noms, mais c’est un bon match avec un excellent équilibre de bons personnages et d’interventions physiques. À un moment donné, l’arbitre donne un thème et se retourne vers Samuel Chiasson (qui est membre du public) et lui demande de nommer une catégorie. Il réfléchit un peu et déclare que les équipes devront jouer sans utiliser la lettre ‘e’. Michel Albert et Éric Thériault entrent en jeu, ils s’imposent une sans parole afin de réussir le défi. Je ne sais pas entièrement ce qui se passe, mais ils disent beaucoup ‘’Ta-Dah!’’. Ensuite, Robert Gauvin et Mireille Blanchard se retrouvent dans une situation où ils essaient de nommer leur nouveau-né à l’hôpital sans utiliser la lettre ‘e’. Le résultat est très amusant.

Comme je l’ai mentionné, un joueur est éliminé après chaque impro. Les membres des équipes inscrivent leur vote et ils sont révélés par le MC avant de compter les votes (un élément que j’ai trouvé amusant dû aux réactions sur les bancs). Tout le monde semble être un bon perdant, ce qui est agréable à voir. Bien entendu, il faut déclarer un gagnant. Éric Thériault et Robert Gauvin s’affrontent en finale, la victoire est donnée à Robert après une chantée solo où il nous éduque au sujet de notre nouveau Seigneur et comment il sauvera l’Acadie et la Francophonie. Animatrice de l’émission Chicks Arseneau (qui n’est peut-être plus une Arseneau et qui ne s’appelle peut-être pus Chicks, je me fis entièrement au jeu de carte de la LICUM pour identifier les gens) fait un commentaire comme quoi le politicien en lui est visible. Un étrange parallèle avec la réalité d’aujourd’hui.

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Finalement, si l’impro vous manque et que votre colocataire n’a pas de collection de VHS de matchs, des éléments de la première Coupe universitaire d’improvisation (CUI ‘87 à Trois-Rivières) à récemment été placée sur YouTube, il y a plein d’épisodes de Catégorie Libre à écouter, les appels vidéos sont plus populaires que jamais et plusieurs ateliers s’adaptent à distance… Ce n’est pas pareil, mais quand même, il est important de continuer à créer pendant cette période étrange. 

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