Par Marc McDonald
Comme un écrivain turc a déjà dit : « Je préférerais naviguer dans un mauvais bateau avec un bon capitaine que dans un bon bateau avec un mauvais capitaine ». Comment cette phrase peut-elle se traduire en improvisation? Commençons à la base. Le rôle du capitaine dans l’arène est simple. Celui-ci se doit de se présenter à la période de questions à la suite d’une punition et au lancement de la rondelle avant la comparée. À moins d’avoir un sérieux problème d’attitude ou une vendetta contre l’arbitre, tout joueur expérimenté serait censé pouvoir accomplir ces tâches.

Par contre, la complexité du rôle du capitaine survient lorsque celui-ci est à l’extérieur de la patinoire. C’est pour cette raison que le choix du capitaine peut parfois s’avérer difficile pour l’entraîneur. Celui-ci recherche effectivement certains critères pour le prochain détenteur du jersey avec un grand C et assurer le succès de son équipe. Il ou elle devrait : refléter les valeurs de l’équipe; avoir suffisamment d’expérience en improvisation (entre autres pour connaître les règlements); vouloir ce qu’il y a de mieux pour l’équipe et l’improvisation; inspirer la confiance de son équipe et de l’entraîneur; et préférablement, ne pas être celui ou celle qui rentre le plus souvent (car si l’on rajoute cela au lancer de la rondelle et à la période de questions, il se peut que le public se lasse de le voir). Merci à Justin Guitard, entraîneur de l’Odyssée, pour l’information.
Que ce soit à la maison, à l’école ou bien lors des pratiques, cette personne est toujours responsable du succès de son équipe. Par contre, tous les joueurs n’ont pas la même définition du succès. Pour certains, cela se définit par l’amélioration de son équipe, pour d’autres le succès n’est rien d’autre qu’un trophée. L’important, c’est que l’équipe soit sur la même longueur d’onde et c’est le rôle du capitaine d’assurer cette conversation si elle n’a pas déjà eu lieu avec l’entraîneur. Connaître les objectifs de chaque joueur est important afin de se préparer en conséquence. Bien sûr, dépendamment de la dynamique de l’équipe, l’entraîneur peut faire l’entièreté des tâches et de l’organisation, en faire une partie, ou presque rien, donc il est important de s’adapter à la situation exacte.

Dans le même ordre d’idée, je crois qu’en tant que capitaine, il est important de s’adapter au style d’entraîneur que l’on a. Par exemple, j’ai eu la chance d’être coaché par trois personnes différentes au long de mon parcours à l’école secondaire et tous avaient leur façon propre de faire les choses. L’un pouvait être plus strict puisque son but principal était de nous encadrer et s’assurer du bon fonctionnement de l’équipe, tandis que l’autre pouvait être plus relaxe afin de s’harmoniser dans le groupe et faire en sorte que nous ayons le plus de plaisir possible. Il n’y a pas de mauvaise façon de faire, mais s’y adapter en agissant à contre équilibre peut assurer que l’équipe se sente confortable, tout en assurant un déroulement fluide des pratiques, des tournois, etc. Le capitaine devrait donc envisager qu’il ou elle devra peut-être faire de la discipline de temps à autre dans son équipe, même si les joueurs et joueuses sont ses ami.e.s et même si c’est un « buzzkill ».
Par ailleurs, voici une autre décision à prendre en tant que capitaine : « Je rentre-tu? ». Voulez-vous entrer dans l’improvisation sachant qu’il y a plus de chance que vous obteniez le point, ou avez-vous la sagesse de faire entrer, par exemple, les joueurs de la neuvième année dans cette improvisation-là, sachant que cette expérience fera d’eux de meilleurs improvisateurs et renforcera l’équipe?

Pour mes deux ans en tant que capitaine, j’ai utilisé comme métaphore le jeu de Pokémon. Vous avez une équipe de 6 « joueurs » et chaque « affrontement » donne des points d’expérience aux joueurs participants. Les joueurs qui participent le plus deviennent plus forts et ont de plus en plus de facilité en improvisation. Quand les affrontements n’ont pas beaucoup d’importance, il est bon d’envoyer tous les joueurs pour qu’ils aient tous de l’expérience. Mais quand c’est un match de tournoi et c’est une rimée, envoyez-vous votre joueur de niveau 15, ou votre maître de catégorie niveau 40? Rentrez-vous comme joueur moteur dans la mixte ou désirez-vous que votre recrue devienne le meilleur joueur de mixte lorsqu’il sera à son tour capitaine de l’équipe? En fin de compte, cela dépend du niveau de confiance que vous accordez à votre équipe, comment le point pour cette improvisation importe pour vous et comment égoïste vous êtes – parce qu’on s’entend, c’est le « fun » ne penser à rien d’autre que de monter par-dessus la bande et mettre notre grain de sel.

En résumé, un bon capitaine veut ce qu’il y a de mieux pour son équipe et est capable de s’adapter ainsi que de faire des sacrifices. Si vous pensez devenir capitaine d’une équipe, il est important de faire un peu d’introspection, se demander si vos valeurs sont à la bonne place. Car avec ce grand pouvoir vient la responsabilité… pourquoi ai-je entendu un gazou? Ah, je vous reviens, mon devoir en tant que capitaine m’appelle.
Vous voulez écrire un article? Communiquez avec nous à improvisationnb@gmail.com!