Par Michel M. Albert

Le game show. L’infomercial. L’émission de cuisine, de nouvelles, d’enfants avec les animateurs qui se chicanent entre eux ou avec l’équipe technique…

Sérieux là, est-ce que l’impro en ligne pourrait ou devrait sauver ses horribles clichés, et peut-être l’a déjà fait? D’une part, tout ce qui est vieux est maintenant nouveau, tant et aussi longtemps qu’on utilise la formule en ligne pour raconter différemment. Mais pour les exemples donnés, c’est plus que ça (remarquez que je n’ai pas mentionné la chicane de couple, par exemple). Dans les cas que j’ai souligné, il s’agit de formes d’émission TÉLÉ.

Et qu’est-ce qu’on a appris vite avec la formule en ligne? Que si l’improvisation traditionnelle, c’est du THÉÂTRE, l’improvisation en ligne, elle, est la TÉLÉVISION, de la VIDÉO, et du CINÉMA. Donc les prémisses qui VIENNENT de ces médias sont bien positionnées pour réussir, et même être MIEUX FAITES, en ligne.

C’est à se demander si les prémisses-télé sont particulièrement plates sur scène parce qu’elles ne sont pas faites POUR la scène. Parce qu’est-ce qu’un jeu télévisé sans effets spéciaux, questions qui apparaissent à l’écran, et gros plans des participants? Qu’est-ce qu’un informercial sans un produit à la portée de la main. Et une fois qu’on apprivoise le jeu en ligne, est-ce que les joueurs n’auraient pas alors des réflexes de télé où on NE VOIT PAS la chicane, mais on plutôt passe à une publicité faite par un autre joueur, sans le drôle de malaise de gens qui se remplacent sur scène? La chicane plate et clichée, on ne la verrait pas du tout, ou alors elle se ferait sans décrocher parce qu’ON TOURNE!

Et quand on commence à penser aux sortes de vidéos et émissions qui existent et qui se feraient très naturellement en ligne, on découvre plein de prémisses qu’on n’aurait pas tentées sur scène. Le documentaire (ou faux-documentaire) avec la caméra qui brasse. La confession vlog. La reprise musicale. Le ASMR. YouTube et TikTok sont remplis de « styles » empruntés et réinterprétés par les vidéastes amateurs et professionnels, et comme improvisateurs, on peut nous aussi donner notre petit twist à chacun. C’est une nouvelle couche de peinture sur les vieilles choses, mais aussi une panoplie de façons de faire qu’on n’a pas encore exploitée.

Ça va être le fun… jusqu’à ce que ça redevienne des clichés bien sûr.

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