Par Chloé Maude LeBreton
Imaginez, c’est votre premier match d’improvisation depuis longtemps et votre équipe déborde d’une énergie fébrile. L’éclairage est aveuglant, les sourires sont nombreux et malgré la musique, vous entendez le public qui applaudit votre arrivée sur scène. C’est l‘atmosphère idéale.
Les équipes s’entremêlent, s’encouragent et reviennent ensuite à leur banc. Vous vous joignez à vos coéquipiers qui se mettent en position pour le caucus. Votre entraîneur est à l’extérieur de l’arène avec un joueur de chaque côté, deux scellés sur la bande et deux dans l’arène prêts à embarquer. Ce qui crée un genre de cercle pour le caucus.
L’arbitre annonce que l’improvisation sera de nature mixte, alors vous vous croisez les doigts et mettez votre main avec celle des autres au milieu du cercle, pour servir d’aide-mémoire pour vous et vos coéquipiers. C’est la première impro du match, on lance des idées, on crée la semblance d’un plan. Tout semble bien aller jusqu’à ce que l’entraîneur, ou un joueur pour qui l’excitation vient de laisser place à la nervosité, pose la question.
« C’est qui qu’embarque? »
Avec ces trois mots, le caucus se transforme en une ré imagination des Hunger Games, dans lequel l’un des deux pauvres joueurs qui sont à l‘intérieur de la bande sera envoyé en jeu si aucun de leurs coéquipiers ne se porte volontaire. Vous réalisez avec terreur que c’est VOUS « l’un des deux pauvres joueurs qui sont à l’intérieur de la bande ». Espérant voir quelqu’un qui pourrait vous sauver, vous levez les yeux pour regarder votre équipe. Grâce à l’enthousiasme des joueurs qui vous entourent, on pourrait réellement croire qu’il s’agit d’une bataille qui se terminera inévitablement avec une mort douloureuse plutôt qu’une improvisation mixte. Vous regardez finalement votre coach, c’est une erreur, vous faites contact visuel en même temps que l’arbitre siffle pour annoncer la fin du caucus. Vous vous abandonnez à votre destin en lançant un dernier regard à votre équipe qui fait des gestes encourageants, malgré le fait qu’ils vous envoient dans l’arène comme un agneau à l’abattoir.
En rétrospectif, vous auriez dû porter plus d’attention au thème, à la durée de l’impro et aux idées de votre équipe. Mais quand on n’a pas de plan, il ne reste qu’une chose à faire… improviser!
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