Par Michel M. Albert
Jusqu’à présent, dans cette série d’articles tenant sur le jeu de cartes personnalisable basé sur l’improvisation et produit au début des années 2000 (le « jeu Licum »), nous avons vu les Improvisateurs, les Improvisations et les Difficultés qu’on peut rencontrer, mais il y a aussi des cartes qui créent des effets pendant que l’on joue notre match. Une Condition, par exemple, est une carte que l’on joue sur la table au début de son tour. Son effet se continue jusqu’à ce que la carte soit jetée (pour certaines cartes, jamais).
Notre exemple se jette assez rapidement cependant, mais il s’agit d’une des cartes les plus utiles dans le jeu – Repêchage :
Concept : Un des problèmes qui vient avec des jeux de « cartes collectionables », c’est que le joueur n’a pas toujours accès à toutes les cartes possibles. Il se peut très bien que l’on n’ait pas, dans nos premiers tirages/achats, assez de cartes pour former l’équipe avec laquelle on veut jouer. Ou on a un bon mix d’Improvisateurs, disons Verts, à mettre sur notre banc, mais on aurait besoin d’un petit boost d’Humoristique que la carte de recrue de Christian Essiambre (Jaune) ou de Dominic Dalpé (Bleu) pourrait nous donner. Avec la carte de Repêchage, on peut aller combiner les couleurs, tant et aussi longtemps que le membre invité est une recrue (a la caractéristique Rookie). On jette ensuite la Condition, mais on peut avoir plusieurs Repêchages sur la table en même temps ou à la queue leu leu pour ajouter d’autres Improvisateurs. Un grand collectionneur pourrait y voir une utilité dans sa quête pour le parfait paquet de jeu, mais pour le débutant, la carte est pratiquement nécessaire pour assembler sa première équipe.
Notes sur la photo : La photo nous montre une scène de la Gougoune Dorée à la fin des années 90s, avec un jeune Kevin Doyle (Dalhousie) et un jeune Danny Labrie (Edmundston), dont seulement un est devenu membre de la Licum (« repêché » par les Bleus), mais pour les joueurs du jeu de cartes, j’ai éventuellement créé une carte de Labrie (Photoshoppé dans un gilet des Verts). L’attrait était surtout de montrer mini-Doyle vu qu’il avait pas mal de fans à l’époque où les cartes ont été créées.
Notes sur le texte : Ça nous renvoie à un temps où la Licum était une force de recrutement plus active qu’elle ne l’est aujourd’hui. Dans le temps, les membres de la Licum étaient TRÈS impliqués dans l’organisation ou l’équipe d’officiels des tournois du circuit secondaire, et quand on savait que de bons joueurs étaient finissants, il était usuel de leur parler de la Licum et qu’ils y auraient une place. Les choses changent. Les Licumiens ne sont plus aussi impliqués (malgré la bourse offerte), les équipes sont plus petites et rejettent plus de recrues (cercle vicieux, car un cause l’autre), et les droits de scolarité ont triplé (je ne pense pas qu’encourager quelqu’un à « faire un bac en impro » à ces prix-là a du sens). Tout de même, le texte évoque une belle page de l’histoire de la ligue universitaire.
Qu’est-ce qu’on apprend : L’importance de recruter, certainement. Chaque année, on perd des joueurs à chaque niveau parce qu’ils passent à une autre étape dans leur éducation. Mais si le joueur en question ne sait pas où continuer son trajet, ou pire, ne trouve pas de bercail à ce prochain niveau, on perd des gens et tout leur potentiel. Les comités d’impro au secondaire ont intérêt à regarder (et encourager) ce qui se passe au primaire, car voilà leurs prochains joueurs. À l’universitaire, de garder un œil sur le secondaire. Les ligues civiles doivent investir à la fois dans le secondaire et le postsecondaire, au cas. Si on continue d’inclure des recrues, on ne peut jamais vraiment se retrouver « en reconstruction ».
Le jeu crée une situation quelque peu fantastique avec des joueurs invités qui portent le mauvais dossard, etc., mais l’idée de supplémenter son équipe de joueurs qui « ne sont pas comme nous » – ne sont pas dans le même domaine d’études, ne viennent pas de la même région, n’ont pas le même âge, ne font pas partie de notre cercle d’amis, offrent un différent style – est bonne. L’équipe qui ne propose qu’une chose faillit aux besoins du spectacle de variétés voulu de l’impro-match, et rend certains défis proposés plus difficiles à relever.
La Condition n’est qu’une des cartes « patates-viande » du jeu. La prochaine fois, nous parlerons de cartes qui peuvent être jouées pendant le tour.
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