Par Clo Allard
Impromania, une soirée d’impro « à saveur de lutte » a eu lieu quelques semaines passées donc j’en profite pour partager non seulement un récapitulatif de l’événement, mais également une micro-thèse sur ce qui fait que l’impro et la lutte, ça marche.

Je suis passé.e en entrevue avant le spectacle et bien que certaine de mes réponses devraient être oubliées pour toujours (voyons Clo, de quoi tu parles?), quand on me demande d’où vient cette idée de fusionner l’improvisation et la lutte de style « Sports Entertainment » (on s’entend qu’on ne parle pas de lutte olympique), je suis assez confiant.e dans ma réponse :
La lutte et l’impro, ce sont toutes les deux des moyens non-conventionnels de raconter une histoire. Les lutteurs emblématiques ne sont pas gravés dans l’histoire de la lutte (ni dans nos mémoires) en raison de leurs capacités physiques. Ils restent pertinents, génération après génération, en raison de leur capacité de nous faire ressentir quelque chose. Une partie de cela se déroule pendant les combats, bien sûr, mais cela découle en grande partie de leur sens du dramatique, de leur temps passé au micro, et de la façon dont ils se battent, dont ils utilisent chaque partie de leur corps pour transmettre leurs histoires.

Les improvisateurs ont aussi ce don-là. Sans préparation, équipé de son corps et sa tête, un improvisateur peut transmettre tout un éventail d’émotions au public. À partir de cette réalité, je voulais a) combiner deux choses que j’adore b) ramener l’impro-lutte de façon extravagante et c) donner nouvelle allure à l’impro-défi.
8 improvisateurs étaient de la partie et la soirée était structurée en 3 rondes.
La première ronde était du 1 contre 1. Chaque improvisateur lançait un défi à son adversaire. La soirée est lancée par Jonathan « Bob » Savoie, KICK AZZ BOB 1999. Il invite L’IMPRODIGE (Mathieu Lewis) à l’affronter dans une impro à la manière d’une promo de lutte. J’étais installé.e avec l’éclairagiste et le technicien, et dès le début, je suis en larme (non, je ne joke pas). C’est vraiment quelque chose de voir ta vision « live » sur une scène. L’entrée de Bob est pleine d’énergie, la foule n’est peut-être pas en délire, mais elle n’est pas loin, l’éclairage est parfait, la smoke machine ajoute une touche extra au spectacle… La vibe est exactement ce que je voulais. Fait que je suis ému.e. Et je ris, et je pleure, et je souris tellement que mes joues font mal. C’est de l’impro-lutte. C’est le mariage parfait de la lutte « communautaire » à laquelle j’adore assister et d’un match d’impro duquel tu te souviens pour des années. (D’ailleurs, quand j’ai partagé l’image promo avec le groupe, Bob m’a confirmé que j’avais transmis ma vision clairement en disant « On dirait une affiche que tu vois dans le Irving à Miramichi ».)


VEG (Franç Desrosiers) challenge MARTY GRAS (Martin Léger) à une impro humoristique, GUY-MICK (Stéphan Bénard) invite KILLER LEDOUX (Marc-Samuel Larocque) à une rimée (mais vraiment, l’objectif est de faire des jeux de mots plates). À la fin de l’impro, Killer quitte la scène, mais il revient, saisit Guy-Mick et lui crache une substance mystérieuse et très verte dans le visage. Guy-Mick quitte les lieux (à suivre).


XXAMYLOVEXX (Amélie Montour) défie TRUCK VOISINE (Joelle Martin) à une musicale (I Write Sins Not Tragedies de Panic! At the Disco). XXAmyLoveXX ne gagne pas l’impro, mais gagne le cœur de KICK AZZ BOB 1999 qui lui demande d’être sa partenaire pour la prochaine ronde.
Truck Voisine, la derby-girl brayonne, recouverte de glitter du haut de ses patins à roulettes remporte la ronde et se mérite une place en finale.







En deuxième ronde, les joueurs sont en « tag team ». Deux de chaque côté, ils s’affrontent dans une série de défis lancés par l’arbitre. En duo, les joueurs ont un peu plus de place à créer une « impro traditionnelle » où ils peuvent introduire différents personnages.
Killer Ledoux entre en jeu, seul. Il doit affronter Bob et AmyLove. Les lumières s’éteignent et une figure mystérieuse s’approche de la scène… C’est Guy-Mick! Il est maintenant membre du dark side, une espèce de minion de Killer Ledoux.
Le duo de Marty Gras et L’Improdige remporte cette ronde et se mérite une place en finale… Mais ils sont deux! L’arbitre (Isabel Goguen) déclare que la finale ne sera pas une impro à 3 joueurs – Marty Gras et L’Improdige doivent s’affronter pour se mériter une place au main event. L’Improdige l’emporte.
Truck Voisine et L’Improdige font leur entrée pour l’impro finale de la soirée. Ils sont en feu! (Pas littéralement) Le public passe au vote et L’Improdige remporte la ceinture. Il saisit le micro et déclare :
« J’ai été en entrevue à Radio-Canada à matin et je leur ai dit que C’EST MOI qui allais gagner. »
C’était très cool. C’est à refaire.
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