Gazouille-moi une punition

Par Isabelle Godin

Pour faire suite au texte « Davantage de gazou en 2023! », je me suis dit qu’il serait bon de donner quelques trucs pour assurer que le gazou soit utilisé à son plein potentiel dans les arènes d’impro du Nouveau-Brunswick.

Le gazou est, à mon humble avis, l’outil le plus souple dans la boîte à outils de l’arbitre. Le son du gazou communique beaucoup plus qu’une simple punition. Il peut en effet communiquer la gravité de l’erreur et l’état émotionnel de l’arbitre, un message perçu par tout le monde de la table de statistiques, aux joueurs dans l’arène et sur le banc, jusqu’au public. Il est important pour l’arbitre d’ajuster le son de son gazou selon le niveau d’expérience des joueurs, selon le contexte dans lequel il arbitre, et selon l’énergie du match. Voici un guide rapide accompagné de clips audio pour vous guider dans vos futurs usages.

Gazouillis brefs et silencieux – Pour tous les niveaux et quand on ne veut pas trop attirer l’attention sur la faute. Soit la punition est technique et on ne veut pas nuire à l’histoire, soit ce sont de jeunes joueurs qui n’ont que peu d’expérience avec ce drôle de son. Ce petit coup de gazou est suffisant pour attirer l’attention de la table de statistiques et passer le message aux joueurs qu’ils doivent se redresser d’ici la fin de l’impro. Le signe de punition qui l’accompagne sera aussi subtil, donc surtout pour les yeux du statisticien.

Gazouillis brefs, mais forts – Pour tous les niveaux ou presque. Ce type de son est utile lorsque l’on veut identifier de façon claire qu’un problème existe et qu’il doit absolument être rectifié. À éviter avec de jeunes joueurs qui pourraient geler par manque d’habitude. Le signe de la punition sera plus évident pour que les joueurs et les entraîneurs puissent bien voir ce qui est problématique et tenter de rectifier le tir immédiatement.

Gazouillis longs, mais silencieux – Ah là, on sent une certaine exaspération. Pour des punitions banales et faciles à éviter comme un retard de jeu lors d’une mise au jeu, un nombre illégal de joueurs ou une procédure illégale évidente comme un joueur qui tombe en bas de la scène. Ce son n’est pas recommandé au milieu d’une impro, mais plutôt après ou durant les autres procédures de match. La façon dont on donne cette punition se veut cabotine et est souvent accompagnée d’un hochement de la tête.

Gazouillis longs, saccadés et bruyants – Seulement recommandés dans un contexte hors tournoi et préférablement au sein d’une ligue ou avec des joueurs adultes, ce son vient interrompre le jeu de façon assez importante et donne à l’arbitre une présence marquée lors de l’impro en cours. Dans un contexte de ligue ou jeu non compétitif, l’arbitre peut développer des relations avec les joueurs ainsi qu’avec la foule. Ça peut ajouter une touche spéciale au spectacle et rendre le personnage d’arbitre encore plus antagoniste, mais faites attention de ne pas en abuser et nuire au déroulement et rythme du spectacle.

Gazouillis nombreux et bruyants – Absolument réservé à des contextes de ligues ou jeu non compétitif adulte, cette cacophonie se veut souvent une façon de mettre un terme au sujet abordé et indique aux joueurs punis qu’il est temps de changer de sujet. Sera parfois même suivi d’un nettoyage.

À noter que faire entendre le gazou ne signifie pas que la punition doit absolument être accordée. Si le problème a été réglé suite à votre intervention, l’arbitre détient le pouvoir de retirer la punition préalablement attribuée. Ça démontre justement que faire le son aura été utile pour que l’improvisation se redresse.

Il existe évidemment une panoplie d’autres façons de donner un coup de gazou, mais je voulais au moins couvrir les plus fréquemment utilisés, et préciser la façon adéquate de s’en servir pour que le message soit bien compris et que le spectacle n’en souffre pas.

Alors, à vos gazous!

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