Laisser les thèmes sur la table

Par Michel M. Albert

Non, ceci n’est pas une dissertation au sujet de ramasser ses thèmes quand on fini un match, même si, oui, je sais que la table de stats apprécie quand on ne laisse pas une pile de petits papiers s’accumuler pendant la durée d’un tournoi. Ramassez-vous, c’est évident!

Je parle plutôt du besoin de – OUI! – laisser ses thèmes sur la table PENDANT le match. Les arbitres qui les remettent en poche ne réalisent peut-être pas la valeur de les laisser au reste de l’équipe d’officiels. Le maître de cérémonie, par exemple, peut choisir de répéter le thème, ou quelconque de ses éléments, pendant le caucus, et ainsi rafraîchir la mémoire du public ou des personnes moins attentives qui ont manqué ou mal compris sa lecture. Le statisticien peut avoir l’œil sur les nombres de joueurs, et efficacement noter la punition. Elle est souvent oubliée par l’arbitre en chef qui a, franchement, d’autres chats à fouetter, et est si technique que la table de stats peut s’en assurer sans avoir à faire un jugement. Enfin, la personne responsable de la musique peut consulter le carton de thème pendant l’impro pour se donner des idées par rapport à quoi jouer au sifflet.

Est-ce que ces personnes peuvent remplir ces tâches sans l’aide du carton de thème? Oui, ou du moins, une partie du temps, mais des complications peuvent plus souvent survenir. L’arbitre fait normalement la lecture du thème dans la direction opposée de la table de stats, ce qui, selon l’acoustique, pourrait faire le maître de cérémonie mal entendre. Le statisticien et le responsable de la musique ont, de plus, des tâches à faire pendant la lecture du thème et pourraient être distraits ou ne pas capter ce qui leur est important.

Mais évaluons aussi la valeur de garder le carton de thème sur soi, pour l’arbitre. Les arbitres diront qu’ils veulent le consulter pendant l’improvisation parce qu’ils ont de la difficulté, par exemple, à se souvenir de la durée, du nombre de joueurs, etc. Il s’agit de deux erreurs. La première, c’est que l’arbitre s’isole et ne démontre pas de confiance en son équipe. Si un arbitre ne se souvient pas de la durée, il est normal de regarder dans la direction de la table de stats pour lui faire signe et poser sa question silencieusement. Il est important pour les officiels de travailler en équipe, et garder son équipe investie et alerte, sachant qu’une telle communication pourrait devenir importante à tout moment, ne fait qu’améliorer son rendement. L’autre erreur survient quand l’arbitre a trop de choses dans les mains. Il y a déjà beaucoup d’outils à manipuler, le chronomètre à regarder, et ainsi de suite… Un carton en plus, c’est de trop, et comme démontré, ça ne sert à rien. En bout de compte, c’est une mauvaise habitude qui justifie le manque de mémoire de l’arbitre, d’une impro à l’autre. De toute façon, on donne souvent les punitions après-coup, À LA TABLE, où on peut toujours consulter le carton.

Et puis, si l’équipe a les cartons de thème, elle peut vérifier des choses comme les durées totales, éviter des erreurs qui coûtent du temps, remarquer si un thème n’a pas été donné dans l’ordre voulu, et proposer des rectifications. Dans un tournoi, l’ombudsman qui a une question sur ce qui est en train de se passer, peut discrètement aller à la table de stats et avoir l’information.

La conclusion? Je déclare la pratique de garder son thème un caprice, et aimerait voir les arbitres montrer plus de confiance envers leur table de stats, avec un partage de l’information et des responsabilités. Ce n’est pas trop demander…

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