Par Michel M. Albert
Dans les techniques précédentes (texte 1 et texte 2), je me suis attaqué aux questions de diversité et d’originalité. Parlons ici plutôt du côté EFFICACITÉ. Parce qu’on peut écrire un bon match, mais si cela nous prend des heures, on trouvera le processus pénible, et on ne sera peut-être pas en mesure de livrer la marchandise à temps si on se fait demander d’arbitrer à la dernière minute, ou pour un plein tournoi.
La première chose qu’il faut réaliser, c’est que l’on écrit un MATCH, pas des impros individuelles. Oui, bien sûr, on peut prendre en note des idées de thèmes pendant la semaine, mais c’est perdant d’ensuite essayer de les arranger pour créer un match. On les insère ici et là, mais ce n’est pas le genre d’écriture qu’on recherche ici.
On peut perdre beaucoup de temps à « structurer » un match après-coup. C’est pourquoi ma technique (qui me prend en moyenne 10 à 20 minutes par match) repose sur l’utilisation d’une feuille de thème dans un document Word.
En voici un exemplaire :
Il s’agit ici d’un match standard, soit de 2 périodes (les 4 impros d’en haut, numérotées 1-4, et les 4 impros d’en bas, soit 5 à 8). Le document numérique a bien des avantages :
1) Il est facile à éditer; on peut changer un thème ou une catégorie de place, changer une durée, etc. facilement.
2) L’option copier-coller nous laisse « écrire » des termes comme mixte, comparée, illimité, libre et minutes à la vitesse de l’éclair.
3) La vue d’ensemble qu’il donne; un seul coup d’œil révèle que deux thèmes sont trop pareils, que les catégories ou comparées sont trop proches l’une de l’autre, que le gabarit (3 comparées/5 mixtes, 3 catégories/5 libres, 17 minutes de jeu par période, etc.) est bien respecté, et ainsi de suite.
4) Une fois imprimés, les thèmes sont faciles à lire, autant pour l’arbitre que pour les membres de la table de stats. C’est fini les pattes de mouche!
La première chose à faire, normalement, est de placer les 3 catégories non-libres dans la grille (et ne pas les mettre toutes dans la même période), puis les 3 comparées (l’une d’entre elles seulement aura une catégorie). Là où on les place aura un effet important sur le match. Pensez à l’énergie du match. Par exemple, j’aime placer une Dramatique vers le début de la 2e période. La Musicale est une bonne impro à placer vers la fin parce qu’elle est populaire auprès du public et les laisse avec un bon goût dans la bouche. Des choses comme ça. Ce qui est encore plus important est de donner la chance à tout le monde de jouer en première période. Je n’aime pas y place une « un par équipe », par exemple, surtout s’il y a eu une catégorie que peu de gens aiment et sont bons à faire (la Rimée, par exemple). J’évite les nombres de membres par équipe dans la 4e impro complètement, à moins que ce soit « toute l’équipe ». Trop de restrictions peuvent faire en sorte que des membres de l’équipe ne se sont pas adéquatement réchauffés en première période – une expérience de jeu négative.
Mais une fois que l’ont sait où sont les catégories et les comparées, on peut commencer à donner des titres. Pas avant. Les thèmes de comparées devront être plus ouverts à l’interprétation, car ils seront joués deux fois (je ne veux pas voir « Le Festival du Homard perd sa mascotte » deux fois), et les thèmes de catégorie seront choisis en conséquence des défis donnés. Une fois les thèmes écrits (mais parfois pendant l’écriture), on leur donnera un nombre de membres en jeu (un non-illimité par période). Quand on est content avec ce que l’on a ET leur place dans le match, on peut s’attaquer assez rapidement aux durées, assurant 17 minutes de jeu par période (pour une période de 25 minutes standard), prenant bien sûr note des comparées dont le temps compte deux fois.
Et tout le long, à tout moment, on peut décider de changer quelque chose dans un thème ou sa position dans le match, rapidement grâce à du copier-coller. C’est très efficace. En fait, quand on écrit plusieurs matchs pour un tournoi, j’ouvre toutes mes feuilles de match. Un thème qui est bon, mais ne fit pas dans mon premier match peut être facilement transféré dans mon second, et ainsi de suite.
Et ainsi, 10 minutes par match si je suis bien inspiré, jusqu’à un maximum de 20 si je suis plus distrait. Ne vous mettez pas cette pression de temps si vous ne faites que commencer (j’ai pratiqué cet art plus que la majorité), ce n’est pas une course. Suivre ces quelques conseils, quoique soit votre vitesse finale, vous sauvera tout de même bien des maux de tête et bien du temps.
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