Un entraîneur c’est bon, mais est-ce que deux, c’est mieux?

Par Amélie Montour

Avouons-le, nous sommes tous constamment occupés, et c’est difficile de trouver de bons bénévoles qui ont du temps à donner. Malgré tout, plusieurs des écoles du Nouveau-Brunswick ont quand même été assez chanceuses de trouver des entraîneurs pour leurs équipes d’improvisation. Dans plusieurs cas, certaines équipes ont même plus d’un entraîneur à la tâche. Dans l’optique d’en discuter un peu, j’ai posé ces questions aux entraîneurs des écoles primaires et secondaires de la province : est-ce que c’est mieux d’être deux? Comment choisir la ou les bonnes personnes pour nous accompagner dans l’aventure?

Est-ce que c’est mieux d’être deux?

Pour Cloé Levesque, entraîneure de l’équipe de la Polyvalente Roland-Pépin de Campbellton, et travailleure dans le domaine de la santé, avoir un peu d’aide assure la constance des pratiques quand son emploi rend cela difficile. « Ça aide que les jeunes ne manquent de rien, même si nous avons des emplois hors du commun. » Selon Cloé, c’est aussi une bonne façon de compléter les apprentissages de l’équipe en ayant deux types de personnes comme entraîneurs. Zachary Gallant, entraîneur de l’école Mathieu-Martin de Dieppe, souligne des points similaires. Pour lui, les plus grands avantages sont le changement de perspective et, pour une équipe de plus grande taille comme la sienne, un soutien additionnel.

Pour certains, cet appui vient dans un format réduit, avec l’ajout d’un « mini-coach ». L’entraîneur de l’équipe du Domaine Étudiant de Petit-Rocher, Jannick Boudreau, souligne qu’avoir un « mini coach » a été une expérience très positive. « Je me considère une bonne coach pour toutes les techniques du jeu, l’ensemble de tout ce qu’est l’improvisation, etc. Avoir une mini-coach qui est encore active dans le jeu permet d’avoir des super caucus, des punchs lorsque nous entrons un joueur, etc. » Jannick souligne aussi que cet arrangement lui permet de former une relève pour l’avenir.

Valérie Audet, entraîneure de l’école primaire Le Galion des Appalaches, adore faire partie d’une équipe, pas de deux, mais de trois entraîneurs. « On a tous nos forces qui sont différentes, et ça nous permet de transmettre nos connaissances à nos jeunes et leur donner encore plus d’outils. »

Frédérik Guitard, entraîneur de l’École Place-des-Jeunes et ancien entraîneur de l’École Secondaire Nepisiguit de Bathurst, souligne l’importance de clarifier les rôles, cependant. Qui va coacher? Qui sur le banc? Est-ce qu’il y aura une alternance? Selon Frédérik, l’alternance n’offre pas assez de cohérence et d’uniformité dans le style d’entraînement.

Et malgré les avantages soulignés, ce ne sont pas tous les entraîneurs qui sont vendus à l’idée. Justin Guitard, entraîneur de l’équipe de l’école l’Odyssée de Moncton, a toujours fonctionné sans co-entraîneur. « Quand il y a 2 personnes qui livrent un message, et que le message n’est pas le même, souvent ça peut diviser l’équipe et faire en sorte aussi que si certains joueurs sont plus utilisés avec un certain entraîneur et moins avec un autre, ça peut créer des divisions. » Cependant, lors des derniers tournois, Justin a ajouté un membre de soutien à son équipe. « J’ai trouvé ça très salutaire, la capacité de prendre une pause de quelques heures pendant la fin de semaine pour avoir un petit peu de recul ». Ayant des joueurs qui jouent dans de multiples ligues et spectacles spéciaux, ce qui équivaut beaucoup de pratiques, l’entraîneur de l’Odyssée apprécie quelqu’un qui prend une brève relève, au besoin.

Comment choisir la/les bonnes personnes?

Selon Justin Guitard, il est important que ce soit quelqu’un qui connaît bien le système de jeu, mais aussi l’équipe et ses valeurs. Il est important que la personne comprenne bien et accepte son rôle dans l’équipe. Selon lui, si c’est un ancien de l’école, il est important que cette personne ait du recul, soit un modèle positif et ait de l’expérience à apporter à l’équipe.

Pour plusieurs entraîneurs, le poste du co-entraîneur dans le système scolaire a été un atout important.  Frédérik Guitard a eu la chance d’avoir un enseignant comme co-entraîneur pour ses deux équipes. Cet arrangement offre un meilleur contact avec l’école ainsi qu’un accès important au fonctionnement interne. « Il y a tellement de petites choses techniques, que ça soit les bandes, les chandails, s’assurer que le message soit passé aux jeunes […] avec une petite réunion-éclair, cette personne-là peut prendre les jeunes durant une pause, etc. »

Mathieu Bossé, entraîneur de l’équipe du Carrefour de la Jeunesse d’Edmundston, voit le même avantage important que Frédérik. « Elle est mon pilier en ce qui a trait au quotidien à l’école, la relation avec les élèves, l’organisation des activités de l’impro, etc. Cela me permet de me concentrer à 100% sur les pratiques et les matchs! Je le conseille à tous! »

Un co-entraîneur, peut-être pas pour tout le monde?

Selon mes recherches, il semble que le besoin et la pertinence d’un co-entraîneur soient vraiment spécifiques à l’équipe, ses besoins, et les ressources déjà offertes par l’entraîneur principal. De mon côté, c’est certain que j’aimerais bien pouvoir avoir quelqu’un qui m’aide à offrir plus de pratiques pour mes jeunes, surtout dans les temps occupés de mon travail, où je suis fréquemment sur la route à l’extérieur de la province. Quelqu’un à l’intérieur de l’école qui peut offrir des pratiques durant les heures du dîner, et préparer les matchs en soirée serait certainement bien apprécié. Je dois dire que ce n’est pas par manque de volonté que je ne me suis pas trouvé un appui actif, sauf l’enseigant-moniteur du comité (saluts à Marc Girouard, on t’apprécie!). Comme mentionné, c’est difficile de trouver des bénévoles qui sont disponibles aux bonnes places et aux bons temps. Considérez donc cet article comme mon lancement de mises en candidatures pour un co-entraîneur de l’équipe de la Polyvalente Louis-J.-Robichaud de Shediac, au cas où il y a des intéressés!

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