Ateliers de base : Switch vocal/facial

Par Michel M. Albert

Le blogue trouve important d’offrir des ateliers de base que l’on donne habituellement aux improvisateurs comme ressource aux nouveaux entraîneurs et pédagogues de l’impro. Pour le lecteur plus expérimenté, nous analyserons chaque atelier afin d’identifier quels atouts sont développés par son entremise.

Switch vocal/facial

Instructions

En groupes de deux ou trois, les improvisateurs commencent une conversation. Après une trentaine de secondes ou une minute, l’entraîneur donne un style à chacun des participants (soit le même, soit tous des différents, on peut même les tirer d’un chapeau) et la conversation continue avec ce changement. Après un certain temps, on change le style à nouveau et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’exercice. Il ne s’agit pas d’une improvisation où on essaie de divertir un public, mais bien une conversation (n’importe quel sujet) qui sert d’exercice de personnage – comment les adopter facilement, etc.

Alors, qu’est-ce qu’on veut dire par « style »? Il s’agit ici de forcer un changement (ou « switch ») vocal ou facial. Voici des exemples de chacun :

Switchs vocaux : Respirer fort en parlant, avaler ses mots, parler très rapidement ou très lentement, parler avec la voix aiguë ou grave, trop prononcer ses mots ou marmonner, adopter une voix nasale ou monotone, surprononcer la lettre « s »…

Switchs faciaux : Écarquiller ses yeux très grands ou presque les fermer, un contact visuel intense ou un regard fuyant, se donner de grosses joues, lever le nez, parler la bouche trop grande ou à travers ses dents, sourire constamment ou faire la babine, se mordre les lèvres…

Variantes 

Cet exercice peut aussi comprendre des switchs émotionnels, comme se donner une attitude timide, irritée, ennuyée, joyeuse, dégoûtée, paisible, excitée, haineuse, incrédule, méfiante, etc.

Pourquoi c’est utile

Pour l’improvisateur qui cherche à être « autre que lui-même » dans des scènes, l’exercice révèle des personnages faciles à adopter qui ne reposent pas sur les accents (une technique qui peut s’avérer culturellement insensible) ou l’imitation de voix (un talent très particulier). Aidez l’apprenant à voir comment un simple changement comme des yeux grand ouverts ou du dialogue hors d’haleine transforme le personnage. En d’autres mots, comment un trait donné inspire d’autres changements. Par exemple, le personnage qui parle rapidement a-t-il aussi la manie de gesticuler? Est-il habité par la peur ou l’excitation? Et ainsi de suite.

Par l’entremise de cet exercice, l’apprenant découvrira des éléments de personnage rapidement adoptés sur lesquels il peut ensuite construire une identité plus claire et raffinée pendant le reste de l’impro.

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