Bigger : Une critique

Par Nathalie Goguen

La plateforme Dropout offre plusieurs différents types de spectacles et émissions d’improvisation en streaming, tels que des jeux de rôles dans Dimensions 20, des petites scènes avec des idées de thèmes comme dans Make Some Noise, des jeux d’improvisation avec Game Changer, et tout récemment le spectacle d’improvisation de 45 minutes Bigger avec Brennan Lee Mulligan et Isabella Roland. La structure du spectacle fait les deux improvisateurs demander au public de raconter une histoire folle de leur vécu. Ils vont, par la suite, s’inspirer de ces histoires pour présenter des improvisations d’environ 5 à 10 minutes en lien, de près ou de moins près, avec les histoires. Le slogan du spectacle est Bigger, the only note we’ll never get. Alors, les improvisations ont de gros personnages et des situations très ridicules et humoristiques. Une version de ce type de format a été présentée en spectacle dans les dernières années au Nouveau-Brunswick avec quelques différences sous le titre « Miroir du public ».

Pendant le spectacle Bigger, les improvisateurs demandent trois histoires du public. Ces interactions sont pertinentes et humoristiques puisque ça permet aux artistes d’établir une connexion avec le public et de souligner des éléments de l’histoire qu’ils pourront ensuite intégrer à leurs improvisations. Ils vont par la suite improviser des scènes, dans la majorité des cas, plusieurs différentes improvisations par histoire. 

La chimie entre les deux improvisateurs (qui sont un couple dans la vraie vie) est vraiment remarquable. Leur niveau d’écoute et de complicité donne l’impression que les transitions entre les personnages et les péripéties de chaque histoire est chose facile. Même s’ils n’ont seulement accès qu’à une salle noire avec quatre chaises, ils créent des univers et des personnages variés allant d’employés au Sears, à des astronautes, à des créatures absurdes. Ils jouent souvent plusieurs personnages chacun et même reprennent les personnages de l’autre, au besoin, avec précision et clarté.

Un aspect qui m’intéresse particulièrement en lien avec l’improvisation au Nouveau-Brunswick est l’exploitation du thème (dans ce cas-ci, l’histoire du public). Ils prennent ces idées de base et nous apportent sur des aventures variées basées sur la même histoire. Nous pouvons donc voir comment différentes parties de l’histoire informent ces différents lieux, personnages et narratifs. Je crois que c’est pertinent dans l’optique d’éviter de se limiter dans nos improvisations et d’explorer toutes les options. Une histoire du public qui raconte un malheur avec un hamster mène à une improvisation dans l’espace et un malheur avec le soleil, et une autre entre une créature légendaire et une enseignante intimidatrice. 

Comme le nom du spectacle l’indique, il s’agit de jouer gros. Les improvisateurs sont très loin du jeu précis ou de la dramatique. Cela fait en sorte que c’est parfois décroché entre eux, ou alors ils font des références qui nous sortent de l’histoire et nous voyons deux personnes dans une salle noire avec quatre chaises. C’est une caractéristique plutôt commune avec l’improvisation américaine, mais ça apporte tout de même des moments humoristiques, et pour la grande majorité du spectacle, ils sont complètement ancrés dans leurs rôles. 

Il y a aussi un behind the scenes de 7 minutes qui explique leurs parcours, comment ils se sont rencontrés, leur histoire d’amour et leurs philosophie de jeu. C’est un bel ajout qui vient améliorer l’expérience du spectacle comme tel.

Dropout est un streaming payant, et je sais que nous avons tous déjà trop de streamings comme c’est là, mais je pense que c’est un service qui vaut vraiment la peine pour des improvisateurs. Il y a tellement de talent et de variété d’émissions disponibles. Je crois que ça vaut la peine de s’inscrire si seulement pour s’inspirer et pour voir différents types d’improvisateurs surmonter différents défis.

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