Par Amélie Montour
Bon mois de décembre à tous, et bienvenue à la deuxième partie de mon journal qui documente mon année comme entraîneure.
Fonctionner avec un horaire chargé
L’automne pour moi est toujours super occupé avec le travail. Malheureusement, j’ai un emploi qui me demande d’être sur la route durant de longues périodes, ce qui rends difficile d’offrir un horaire régulier de pratiques hebdomadaires. J’ai dû passer trois semaines sans voir mes jeunes. Deux des parents de mes élèves ont gracieusement offert leur supervision pour permettre aux jeunes de pratiquer, même en mon absence.
J’ai été agréablement surprise de témoigner de l’enthousiasme des nouveaux, nouvelles, anciens et anciennes, qui voulaient absolument avoir la chance de se rassembler, même sans entraîneure. J’ai même quelques jeunes qui se sont offerts pour créer des jeux, ateliers et thèmes, et même d’arbitrer.
Autant je me suis sentie mal de les abandonner, je remarque qu’ils semblent avoir développé un sens d’indépendance en mon absence qui, jusqu’à maintenant, a été un atout positif lors des matchs de la LISSE. Ils dépendent un peu moins de mon approbation avant de se lancer dans l’arène. Leur besoin de prendre le rôle d’arbitre et d’entraîneurs les a forcés à regarder leur jeu d’une perspective un peu plus critique, et de faire des choix plus posés.
Une nouvelle équipe
Cette année, j’ai quelques nouveaux ajouts à mon comité. Certains sont déjà prêts à foncer dans les impros, d’autres non. Je n’ai qu’un total de neuf jeunes, ce qui leur donne plusieurs occasions de se lancer dans le jeu autant qu’il.elle.s le veulent. Vu qu’un banc se compose de six interprètes, je n’ai pas besoin de faire de grosses rotations pour m’assurer qu’ils ont toutes et tous la chance de jouer. Ceci leur permet d’apprendre d’expérience, du début, mais aussi de vite créer une chimie sur le banc qui sera similaire à celle de l’équipe de tournoi.
Pour les jeunes qui sont un peu moins prêts à jouer, je leur donne l’occasion d’observer à partir du banc jusqu’à ce qu’ils se sentent à l’aise de faire partie du caucus et de mettre pied dans l’arène. Je m’assure de vérifier, avant chaque match de la LISSE, comment il.elle.s se sentent par rapport à leur participation, et si c’est le temps de réellement intégrer le banc. Même quand les plus timides se joignent finalement au banc, je tiens toujours à leur dire que même dans une « toute l’équipe », je ne les forcerai pas à entrer si il.elle.s ne se sentent pas à l’aise. Pour moi, c’est super important d’être à l’écoute des besoins de mes jeunes, en leur donnant la chance de choisir de jouer ou non, et de bâtir leur confiance graduellement, sans forcer un traumatisme qui pourrait les marquer et les bloquer dans le futur. D’expérience, ces personnes finissent toujours par sortir de leur coquille éventuellement, mais ça peut prendre un peu de patience pour s’y rendre.
Encadrements, réflexions et défis personnels
Dans le but d’offrir une expérience plus engageante, j’ai changé la façon dont je fais les choses cette année. D’habitude, je commence en passant beaucoup de temps sur les bases pour intégrer les nouvelles personnes. C’était sûrement utile pour ces personnes-là, mais un peu moins productif pour celles qui jouent depuis quelques années, et qui méritent des exercices plus avancés. Je n’ai donc passé qu’une pratique à réviser le format, pour ensuite donner la chance d’apprendre à mesure pour tout ce qui est technique, comme les punitions. Je trouve que ceci aussi a beaucoup permis à mes jeunes de fonctionner de façon plus autonome sur le banc et d’entrer dans les impros sans trop se placer de barrières mentales.
Au lieu de mettre l’importance sur la technique, je leur donne la chance de jouer, pour ensuite faire des retours sur les impros, soit en pratique, ou après les matchs. Je leur donne droit de parole pour partager leur expérience, leur perspective sur les points forts et points faibles, et leurs apprentissages.
Je leur offre ensuite mes opinions et recommandations, en misant beaucoup sur leurs forces, et en leur donnant des défis pour les matchs à venir. Ces défis ont comme but de les encourager à se pousser pour se surpasser. Au début de chaque match, je leur demande de se donner des défis individuels ou pour l’équipe. Ces défis varient selon la personne, son niveau d’expérience, et ses buts personnels. Certains défis sont de « rentrer dans une mixte », et d’autres de « jouer un personnage avec un accent ». Est-ce que les buts sont toujours atteints? Non. Par contre, ça leur donne une cible personnelle vers laquelle travailler, pour ensuite leur donner un sentiment d’accomplissement et une gratification autre que la victoire. Avoir des buts autres que gagner le match permet à mes jeunes de garder le moral élevé et leur donne d’autres occasions pour célébrer. J’aime bien pouvoir leur dire à quel point je suis fier d’eux.elles, et d’ensuite les voir se pousser encore plus et grandir, au fil des années.
Sur le banc, comme en « debrief », c’est très important pour moi de souligner même les petits accomplissements, tels que leurs premières paroles dans l’arène, première impro comme moteur, catégorie réussie, abandon de béquilles, etc. Je garde un œil sur leur langage corporel sur le banc, en essayant d’offrir l’appui nécessaire aux personnes qui ont besoin d’être rassurés après une impro moins bien réussie. Ce n’est pas évident d’être adolescent, nous sommes tous passé par là, et je sais bien ce que c’est de penser que ton équipe te hait parce que tu n’as pas bien fait dans un match. Je trouve donc ça très important d’offrir mon encouragement, mais aussi de créer une équipe de personnes qui s’appuient aussi entre elles.
Donc voilà mon petit retour sur nos premiers trois mois! Je vous souhaite un beau congé du temps des fêtes, et je vous reviens au mois de mars!
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