Des opportunités surprenantes

Par Lyam Leger

Je suis en dixième année, et au début de cette année scolaire, je me suis joint à l’équipe d’improvisation. Auparavant, je ne m’impliquais jamais dans la communauté qui m’entourait. J’étais dans un groupe d’amis qui me faisaient me renfermer sur moi-même. Ma vie n’était qu’une simple répétition quotidienne. Réveille-toi, va à l’école, reviens à la maison, va à la nage, et répète. Ma neuvième année s’est donc passée lentement, et je ne me suis appuyé que sur le groupe d’amis que j’avais créé à la natation.

J’avais pourtant l’intention de joindre le comité d’improvisation au début de la neuvième, mais après avoir été malade pendant les jours d’inscription, je me suis laissé convaincre d’attendre à l’année prochaine par mon groupe d’amis. Chaque jour était de la négativité et je n’en pouvais plus. Alors, dans les dernières semaines de la neuvième, quand le groupe a décidé de soudainement m’exclure, je ne m’en suis pas plaint.

Un des amis que je pourrais appeler de la famille maintenant m’a présenté à un membre d’une autre équipe d’impro qu’il connaissait. Celui-ci a donné mon information à notre capitaine d’équipe, et c’est à ce moment que j’ai finalement décidé de joindre l’impro. Au début, j’étais nerveux, je ne connaissais personne. Avant la première pratique, j’étais alors assis dans un coin de la cafétéria, les yeux sur mon téléphone, quand j’ai entendu une voix dire : « OK vous autres, la pratique commence ! » J’étais rempli de doutes : ceci serait-il vraiment quelque chose que je suis capable de faire ?

Nous sommes tous entrés dans l’auditorium et tout le monde s’est assis sur les marches qui mènent à la scène. Notre entraîneuse s’est présentée, et nous avons fait la même chose à tour de rôle. J’avais reconnu quelques visages qui allaient à mon école primaire, donc au moins je savais qu’il y aurait quelques personnes avec lesquelles j’ai une ou deux choses en commun, mais j’étais nerveux au boute. Avant ma première impro, j’ai décidé d’observer comment les autres jouaient et parlaient… Je voulais m’assurer de ne pas décevoir. Alors je suis entré, et pour être honnête, comparé à maintenant, j’étais nul. C’était une impro qui tournait autour d’un hôpital mental. Tout le monde agissait comme un fou avec moi qui jouait le rôle du psychologue, j’étais surchargé. Mais même après tout ça, quand les trois courtes minutes de l’impro se sont terminées, ils m’ont tous applaudi, vu que c’était ma première fois. À ce moment, c’était comme si un voile qui me retenait était levé, et j’ai décidé que oui, j’adorais l’improvisation.

Malgré tout, j’avais quand même un problème : est-ce que je pourrais vraiment devenir ami avec les membres de l’équipe? Oui, ils étaient gentils et comiques, mais pourrais-je vraiment m’intégrer? Tout cela a changé quand j’ai rencontré le deuxième gars qui se joignait l’équipe. Il voulait qu’avant que la pratique commence, je lui montre l’école un peu, vu qu’il venait juste de déménager du Québec. Je n’étais pas certain, mais j’ai quand même accepté. Rapidement, on est devenus amis. On avait deux classes ensemble, alors en un instant, nous avons constaté les points que nous avions en commun. Je ne l’aurais pas cru, mais dans l’espace de quelques jours, je m’étais fait un nouveau meilleur ami. Après avoir vu à quel point c’était moi qui me compliquais la vie, je suis rapidement devenu ami avec le reste de l’équipe.

Quelques mois plus tard, notre capitaine nous apprend qu’il y a une activité au nord de la province, un colloque de la FJFNB, et j’ai immédiatement décidé d’y participer. On était quatre de l’école L-J-R qui y allaient. Quand nous sommes arrivés, nous avons immédiatement été bombardés d’activités. Cela fut un de mes trois jours préférés de l’année. J’ai pu rencontrer tellement d’autres gens et j’ai pu voir toutes les opportunités que je manquais auparavant. Combien de fois j’aurais par accident fermé une porte sans le réaliser?

Juste un mois plus tard, un de nos membres nous a demandé si on voulait faire partie d’une parade de Noël. J’étais confus au début, oui, mais j’ai accepté. Je voulais voir à quel point j’ai manqué des bonheurs comme le colloque. On était tous déguisés. Certains d’entre nous donnaient des cannes de Noël aux enfants, et d’autres acceptaient des lettres du Père Noël. Moi, j’étais déguisé en Grinch, et je donnais des cannes. Il y avait des enfants qui avaient peur de moi, mais je ne pouvais pas arrêter de sourire. Dans une soirée, j’ai vu que je pouvais apporter de la joie avec l’aide d’amis que j’apprécie profondément. Cette soirée est encore gravée dans mon cœur comme une des journées préférées de ma vie.

J’ai réalisé que dans le passé, je me fichais de mon français. Oui, c’était la langue que je parlais, mais c’était tout. Maintenant, je peux voir que c’est bien plus que ça. C’est l’outil qui rassemble les gens que j’aime le plus dans ma vie, et plus encore. Tout ça pour dire qu’à travers l’improvisation, j’avais finalement découvert une autre partie de moi, une partie que je craignais de montrer, vu que je pensais que d’autres se moqueraient de moi. J’avais tort.

Depuis avoir rejoint le comité d’improvisation, un nombre inimaginable de portes m’ont été ouvertes, des portes que j’avais refusé d’ouvrir. Je pensais toujours que mon avenir était flou. Je ne savais pas que ce que je ferais dans quelques années d’ici seulement. L’avenir me semble clair maintenant. Même à ce jour, je refuse de croire que j’aie pu acquérir tout cela tout simplement  en écrivant mon nom sur une feuille d’inscription. J’ai toujours essayé d’être là pour les autres, mais maintenant, je réalise le nombre incroyable de gens qui sont là pour moi. Ma famille, mon équipe d’impro, mon équipe de nage, et tellement d’autres gens. J’aurai toujours de la gratitude envers mon capitaine qui, ce jour-là, m’a rappelé d’écrire mon nom sur ce bout de papier avant que j’oublie encore une fois.

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