Par Amélie Montour
Le beau temps arrive, ce qui indique la fin de l’année scolaire, et la 4e et dernière partie du journal de mon année en tant qu’entraîneure.
Depuis la dernière fois, mon équipe a eu la chance de participer aux deux tournois secondaires de l’année : le Tournoi de qualification provincial, et la Gougoune Dorée.
Après tous ces mois de préparation, trois de mes jeunes allaient vivre leur premier tournoi d’improvisation, et leur première expérience de jeu avec des équipes de l’extérieur du sud-est de la province.

À chaque tournoi, comme en ligue, il est essentiel pour moi de valoriser le plaisir au-delà du pointage. En créant une atmosphère axée sur l’apprentissage et la célébration des petites victoires (comme on le fait à la LISSE), chaque match se termine habituellement sur une note positive, indépendamment du résultat. Nous ressortons des points positifs de chacun de nos matchs, même dans le cas d’une défaite. Le plus grand avantage de cette vision, pour moi, est une expérience de tournoi où mes jeunes sont simplement contents d’être présents et d’avoir l’occasion de faire partie de ces évènements incroyablement enrichissants. Suivre le classement peut être très lourd, et j’aime bien ne pas devoir mettre toute mon énergie à relever le moral de l’équipe dans le cas où ils ne classent pas pour les finales. Mon but ultime est de m’assurer qu’ils puissent se qualifier pour la Gougoune Dorée, et profiter autant que possible des évènements. Les tournois sont bien plus que des compétitions, mais aussi des occasions pour faire du « team bonding », rencontrer des jeunes d’ailleurs, et regarder une longue série de matchs variés sur lesquels ils peuvent refléter.
Après le Tournoi de qualification, nous avons eu la chance de recevoir un atelier de la part de la Caravane des Arts, un projet qui promeut la discipline artistique, les études et les carrières dans ce domaine. Nous avons eu la chance de travailler des points que j’avais identifiés comme des défis à adresser avant la Gougoune Dorée, tels que la communication physique, l’écoute, et la mise en scène. Recevoir des ateliers d’autres personnes improvisatrices qui portent en eux un vécu unique et une autre perspective sur le jeu, leur donne la chance de voir du nouveau et d’avoir de profondes discussions qui peuvent les mener à des réflexions importantes.

Les tournois présentent des occasions en or pour la création de chimie d’équipe. Après notre dernier match à la Gougoune Dorée, notre équipe s’est rendue à sa chambre pour refléter un peu, notre rétroaction post-match habituelle, mais avec un peu plus d’émotion. À tour de rôle, ils se sont vidé le cœur en exprimant comment l’impro, et leurs coéquipiers et coéquipières, avaient eu un impact sur leur vie. Pour certains, c’était le sentiment de famille et d’appui, et pour d’autres, une transformation au niveau de leur confiance et identité. C’est magique de voir l’impact du jeu sur les vies de ces jeunes en développement et en découverte de soi.
La fin de la saison d’improvisation secondaire laisse toujours un vide. Les pratiques hebdomadaires et les matchs de ligues s’arrêtent pour laisser place à l’été. Pour plusieurs des jeunes de mon équipe, c’est leur dernière année au secondaire. La majorité ont été membres de mon équipe depuis leur 9e année. J’ai donc eu l’honneur de les voir apprendre et grandir au fil des années. Je serai toujours reconnaissante d’avoir eu le privilège de les avoir accompagnés dans cette aventure. J’essaie aussi, autant que possible, de leur montrer toutes les occasions qui se présentent à eux par la suite, telles que les ligues adultes et le travail d’officiel. Je les encourage à continuer leur parcours dans les réseaux de la province, à continuer à jouer, et à contribuer au développement des prochaines générations.

Sur ce, je termine mon journal. C’est la fin de cette saison, mais aussi de ma carrière d’entraîneure, du moins, pour le moment. Je commence ma petite famille, et je dois prendre une pause, avec un peu d’incertitude face à quoi que mon avenir en impro ressemblera. J’ai adoré mon expérience comme entraîneure, et je le recommande à toute personne qui veut s’y essayer. Pour moi, ce fut une aventure très enrichissante qui m’a permis de regarder le jeu d’un angle différent, mais aussi de m’entourer de jeunes esprits enthousiastes, et parfois naïfs, qui m’ont fait redécouvrir certains aspects du jeu qu’avec le fil du temps, on fini par tenir pour acquis.
J’espère que vous avez aimé me suivre lors de la dernière année. À la prochaine!
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