Par Michel M. Albert

Même si vous ne l’avez pas vécu, vous l’avez vu. Un arbitre a parfaitement raison pendant son explication d’une punition, mais le public prend le bord des joueurs, hue l’arbitre en question, refuse de l’applaudir… Voici un expert devant nous, et on ne lui fait pas confiance. On le méprise. On le contredit. On lui manque de respect.
Et ça mesdames et messieurs, c’est de l’arbitrisme.

Pensez-y. Les arbitres sont une MINORITÉ. Au plus trois dans un match contre douze joueurs et deux entraîneurs. On les force à porter des rayures, comme des prisonniers, et des brassards pour les identifier et leur faire honte. Ils font du dur labeur, toujours en train de s’accroupir et se lever, à répétition. C’est dur sur le dos et sur les genoux.

Et on les traite mal pour leurs efforts. On leur crie des injures quand ils entrent en scène. On les appelle des chiens. C’est pas gentil.

Dîtes non à l’arbitrisme, ce fléau–hein? Quoi? Vous dites que les arbitres ne sont PAS une véritable minorité parce qu’ils détiennent tout le pouvoir dans un match? Qu’un arbitre qui abuse de son pouvoir commet une sorte d’Apartheid sur les joueurs? Une minorité qui impose la loi à une majorité? Que souvent ils VEULENT se faire huer? Qu’ils demandent pour avec un sourire sur les lèvres? Qu’il reçoivent des prix pour être le plus chien?
Ah ben, quand vous le dites comme ça… L’arbitrisme, ça existe pas vraiment, hein?

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